Jupiter : Le Destin de l'univers par Belloq

C’est difficile à dire mais Jupiter Ascending, le nouveau film de science-fiction des Wachowski est une déception.
Une déception frustrante car en le voyant, on peut se rendre compte que le potentiel était bien là, mais à relativiser car il est malgré tout loin d’être mauvais. L’histoire est celle de Jupiter, immigrée russe travaillant comme femme de ménage, se retrouvant embarqué dans un conflit au sein d’une famille puissante régnant sur l’univers et se disputant la Terre. L’action se déroule dans un univers fascinant, visuellement somptueux, riche et très excentrique. Des éléments du conte de fée et l’héroïque fantasy se mélangent avec l’ufologie afin de créer une mythologie novatrice à la fois ancrée dans le réel et dépaysante, qui peut autant dérouter qu’impressionner.

Seulement voilà, la narration n’est pas à la hauteur et manque de nous impliquer vraiment dans le récit. Personnages qui disparaissent, ellipses inattendues, scènes d’exposition trop rapides, absence d’enjeux clairs parfois, on sent que l’on assiste à un film au scénario incomplet, trop ambitieux pour tenir dans les 2h du long-métrage (le premier traitement ferait 600 pages, ce qui équivaut à un film de 10h). Cependant, je ne dirais pas que je n’ai pas passé un bon moment. Même si il est moins avant-gardiste que la trilogie Matrix, Speed Racer ou Cloud Atlas, le spectacle est bien là, notamment lors des deux grosses scènes d’action du film qui valent le détour.

Au final, Jupiter n’est pas le chef d’œuvre attendu, mais son univers inédit et baroque fait du film un bon moment de SF très agréable à regarder, très années 80, dans la lignée de l’un peu plus réussi John Carter d’Andrew Stanton. Cela dit, ne désespérons pas pour les Wachowski que nous reverrons encore une fois cette année à la tête de la série Sense 8, un projet de science-fiction très ambitieux encore une fois, disponible sur Netflix à partir du 5 juin.