Jupiter : Le Destin de l'univers par Lucas Perrier
Après l'échec cuisant du pourtant exceptionnel Cloud Atlas en 2013, la Warner n'a pas froid aux yeux et offre au tandem des Washowski un peu plus de 170 millions de dollars pour que ces derniers réalisent leur propre space-opera.
Andy et Lana mettent en scène le destin très banal d'une femme de ménage du nom de Jupiter Jones qui va justement voir son destin de bousculer et devenir hors du commun en devenant la propriétaire de la Terre. Ce ne serait sans compter une famille régnant sur l'univers, et en particulier l'aîné, qui compte bien reprendre son dû.
Un pitch très, trop simpliste donc, auquel les réalisateurs y ajoutent une love-story sans grande originalité. En effet, le scénario n'est pas des plus formidables et se contente d'aligner les scènes d'action, très réussies, et scènes de bla-bla toutes plus inutiles les unes que les autres.
Les Wacho arrivent très aisément à mettre en scène toutes ces scènes d'action en mettant le paquet à chaque fois pour notre plus grand plaisir. Tout est savamment dosé, où l'intensité devient plus forte de scènes en scènes, le tout réalisé par des mains de maitre ce que l'on ne peut pas enlever aux Wacho puisque ces scènes sont parfaitement lisibles à l'écran, n'abusant jamais de la fameuse shaky cam que beaucoup de réalisateurs raffolent.
Mais entre toute cette surenchère d'action, les réalisateurs n'arrivent pas à combler le reste puisque l'intrigue paraît quelque peu confuse et inintéressante car très souvent rabâchée, déjà vue. Dès les premières scènes, on sent que les Wacho arrivent à saturation et ne parviennent pas à changer la donne.
De plus, ils nous gratifient de personnages carrément absurdes, à commencer par la famille voulant gouverner l'univers et en particulier Eddie Redmayne. Lui qui était si bon dans Une Merveilleuse Histoire Du Temps devient ici pathétique en soit disant bad guy au look improbable et dégueulasse à commencer par ses lèvres ultra botoxées et sa diction parfaitement inaudible le rendant vraiment agaçant et énervant au plus haut point. Ajoutez à cela des personnages clichés comme celui de Mila Kunis ou Channing Tatum qui se livrent à une histoire d'amour fade et insipide. Même le personnage de Sean Bean n'arrive pas à convaincre alors qu'on pouvait l'imaginer en mentor hyper badass.
Reste au film, en plus de ses incroyables scènes d'action, un visuel exceptionnel magnifié par des effets spéciaux de très bonnes facture. La direction artistique est vraiment très soignée, ce qui n'est pas sans rappeler le boulot de Ralph McQuarrie sur Star Wars.
La 3D apporte quelque fois un petit plus en étant parfaitement maîtrisée et fluide mais ne propose pas d'effets de jaillissement hallucinants. Même la musique n'arrive pas créer une certaine émotion qui aurait pu donner un certain charme au film.
Jupiter : Le Destin De L'Univers (injustement renommé) est donc une sacré déception puisqu'en repoussant le film de 6 mois à cause d'une certaine concurrence, les Wacho et la Warner avaient sacrément distillé notre degré d'excitation concernant l'attrait du film mais ne sont pas arrivés à leur fin à cause d'une overdose d'action dès le début du film, victime du syndrome post-Avengers (ou pas me direz vous) et d'un scénario complément confus et peu original, que l'on peut qualifier de sous-Star Wars, laissant alors le spectateur sur le bord du terrain.
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