Blockbuster ne rime pas forcément avec amateur...

Ah Hollywood ! L'empire aussi conspué qu'encensé, sorte de valeur étalon qui permet au cinéphile de se situer. T'aimes les blockbuster produit par l'empire ? Tu ne dois pas être bien malin ou tout du moins pas assez fin pour apprécier le "VRAI" cinéma.
Tu craches sur l'empire ? T'es un "Vrai" rebelle, révolutionnaire dans l'âme et tu captes la sensibilité, toute la beauté que peut offrir le 7ème art.
Et pourtant l'empire continue d'engranger les milliards de dollars, rassemblant la plus grande majorité devant ses productions.

Est-ce si mal d'apprécier les films à gros budget qui pour satisfaire des intérêts de rentabilité ont tendance à épurer le propos de fond pour privilégier la forme ?

Personnellement, je pense que nous ne devrions pas nous labelliser nous même de cette façon. Le vrai amateur de cinéma n'existe pas. C'est une illusion projetée, qui permet la constitution consentante de castes. Ces mêmes classes font le bonheur d'une idéologie qui voudrait que nous portions bien sagement un costume uniforme et consommions en conséquence.
Le cinéma indépendant vient nourrir ce besoin de différenciation avec une approche tout aussi caricatural que l'empire Hollywoodien.

Cette vision binaire appauvrit la réflexion et la remise en question individuelle... Mais c'est un autre débat.
Le fait est qu'on peut trouver des bons films aussi bien dans les rangs de l'empire que parmi les divisions rebelles.

Indépendamment des notions culturelles, le dinosaure est à mon sens une créature qui fascine de par sa faculté à stimuler notre pensée magique.
Notre planète, il fut un temps était le foyer de monstres gigantesques qui régnait sans partage et un jour ils furent anéantis par une météorite/tremblement de terre etc.
Cette histoire digne d'une fable est une réalité historique et si on se laisse un peu aller, notre esprit raffolera de ce genre d'image, de ce sentiment de faire partie d'une plus vaste histoire que l'humanité.

Même si ces créatures ont d'avantage été marqueté pour flatter l'intérêt du genre masculin, je suis convaincu que la fascination qu'ils engendrent peut s'adresser à tout le monde.

Et c'est bien finalement ce que propose Jurassic Park, une expérience dites familiale de presque 2h qui fait se rencontrer deux espèces dominantes et pourtant si différentes.
Je me souviens encore de ma première fois au cinéma... Pendant l'explication du pourquoi du comment de Mr ADN, je m'étais tourné vers mon père, les yeux plein d'espoir :
- "Ce serait possible de faire ça en vrai ?"
- "Mais bien sûr"

Cette confirmation amusée de mon paternel a alimentée ma boîte à rêve pendant des mois. Je n'avais que 9 ans et la génétique, c'était de la science fiction ! Mais et si c'était possible ?!

Bien entendu aujourd'hui, je pourrais rationaliser, objecter que ce n'est que pure fiction. Ceci dit, une partie de moi est ravie de croire encore à ce doux mensonge, sans conséquence.

L'imaginaire a besoin de chimères pour se développer et sans cette faculté que nous avons à formuler des hypothèses et à y mélanger nos désirs et envies, nous serions bien démunis. L'imaginaire permet de combattre l'ennui, il autorise notre esprit à se développer au delà des carcans qui veulent nous assommer de toutes part. C'est par ce biais que nous sommes capables d'évoluer, de nous réinventer, tout d'abord mentalement et ensuite de façon plus concrète.

C'est pourquoi, de façon ironique, je dirais que Jurassic Park, grosse machine Hollywoodienne est une ode à la liberté de l'esprit. Il nous permet de rêver et comme l'explique si bien Gmork dans l'histoire sans fin, le néant émerge des cendres du rêve. Et si je suis bien d'accord pour admettre que certains rêvent, certaines illusions sont dangereuses, celui de croire aux dinosaures est inoffensif, alors pourquoi se priver !!