L'adolescence, c'est tomber amoureux
Rédiger une critique de Final Fantasy 8, c’est à priori prendre parti pour l’une des divinités du panthéon du JRPG. Chacun invoque la sienne, arguant qu’elle est meilleure, plus profonde, plus jouissive. Dans le fond, je dois avouer ne pas être absolu ou exclusif, quand on en arrive à parler jeu vidéo.
C’est pourquoi, je pense qu’il est intéressant d’aborder Final Fantasy 8 indépendamment de ses frères et de leurs ardents chiens de gardes.
Ce jeu est avant tout une représentation de l’adolescence dans toute sa splendeur. Le joueur y incarne Squall Lionheart, un jeune étudiant de l’université militaire de Balamb. Sans rentrer dans les détails du scénario, il va devoir, accompagné d’une bande de potes, déjouer les plans d’un énième grand méchant qui veut, comme toujours, semer la destruction.
Derrière ce script éculé, se cache le voyage introspectif d’un adolescent. Bien sûr, au départ, il est blasé, peu curieux, peu ambitieux. Comme tout jeune de son âge, il se cherche une identité et à défaut d’avoir trouvé, il joue les mecs mystérieux. En même temps, issu d’un orphelinat, il n’a jamais eu l’opportunité de rencontrer de véritables figures d’identifications. Ainsi, il se laissera volontiers entrainé vers l’aventure, par une jolie fille et l’engouement de ses camarades de classe, complètement hystériques. Derrière son air narquois, le joueur découvrira petit à petit, en même temps que l’avatar, sa sensibilité, ses affinités et plus important ses racines. Tant et si bien qu’à la fin c’est un homme, déterminé et amoureux qui viendra à bout du grand méchant de l’histoire.
Cette quête identitaire, particulièrement réaliste, tant les parallèles avec les expériences de tout un chacun sont nombreux se permet également le luxe de verser dans la cohérence. Encore une fois, sans spoiler, disons que la pomme ne tombe jamais très loin de l’arbre.
Mais Final Fantasy 8 n’est pas qu’une histoire. Il est également remarquable pour sa mécanique de jeu, d’une richesse addictive. Dans un premier temps, j’évoquerais les invocations, qui en plus de l’effet classieux sont des composantes fondamentales de l’évolution des personnages. Le joueur devra associer ces « divinités » aux différents membres de son équipe, ce qui leur permettra d’accéder aux compétences (attaquer, voler, objets…), mais également aux associations et à la création de magie. C’est-à-dire qu’en associant les bonnes magies aux bons attributs, le joueur pourra booster considérablement son équipe. Ca ne paie pas de mine, dit comme ça, mais, une fois le concept assimilé, on s’amuse comme un petit fou, à faire et refaire ses associations, en fonction des ennemis ou tout simplement par plaisir .
En plus du traditionnel système de limite, des quêtes (et boss) annexes, du crafting des armes, à l’aide d’ingrédients récupérés sur les monstres, Final Fantasy 8 propose également un mini jeu de cartes réellement passionnant. Les règles, dans un premier temps apparaitront simplistes, mais au fur et à mesure, elles iront en se complexifiant, en s’enrichissant.
En bref, FF8 est un jeu de rôle japonais qui aborde des thématiques personnelles, universelles, servies par une bande son délicieuse, une esthétique contradictoire (mélange SF, contemporain) et des mécaniques de jeu plus qu’efficaces. Si tant est que vous n’ayez pas eu la chance de vous y essayer, je vous le recommande chaudement.
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