Les dents de la terre

Je conçois très bien que "Jurassic Park" ait marqué durablement les spectateurs qui l'ont découvert en salles à sa sortie en 1993.
Ce n'est hélas pas mon cas, et je ne partage pas vraiment l'engouement généralisé autour de cet aimable divertissement, malgré ses qualités indéniables, notamment en terme d'effets spéciaux.

Pour moi, on est clairement face à un film d'aventures familial hollywoodien (un genre qui m'a rarement emballé), avec certes une plus-value non-négligeable - les dinosaures - mais avec trop de défauts habituels du genre, à l'image d'un traitement trop enfantin et d'une caractérisation assez faible des personnages.
On devine ainsi aisément qui va s'en sortir ou pas, et la sensation de danger s'en ressent.

Pourtant, certains passages s'avèrent véritablement dantesques, à l'instar de l'attaque des enfants dans la camionnette, rendue terrifiante par une mise en scène au cordeau.
Autres bons points, Spielberg s'évertue à introduire ça et là un peu d'humour et de gore, tandis que la musique épique de John Williams magnifie l'ensemble une fois de plus.

Mais je dois dire que je n'ai pas marché autant que je l'aurais souhaité.
Peut-être la construction narrative du récit y est-elle pour quelque chose, avec cette première partie très calme en mode découverte du terrain de jeux, avant une seconde moitié en forme de rollercoaster ininterrompu.

Le casting m'aura semblé également assez inégal, avec deux-trois seconds rôles assez transparents et surtout le choix de Laura Dern, à mes yeux le miscast absolu pour jouer les aventurières sexy. Heureusement, Richard Attenborough, Jeff Goldblum et Wayne Knight (l'inénarrable Newman dans "Seinfeld") sont des comédiens que j'apprécie davantage.

Avec cette adaptation du roman de Michael Crichton, Spielberg signe quoi qu'il en soit un blockbuster efficace - à l'origine de nombreuses suites inégales - dont je ne conteste pas la virtuosité technique. Disons simplement que ce gigantesque parc d'attractions à ciel ouvert ne m'aura pas offert le grand frisson espéré.