Jurassic Park III par Kroakkroqgar

Il est particulièrement frustrant de constater de quelle manière la saga Jurassic Park a pu régresser autant en termes de scénario que d’effets spéciaux.

En effet, on aurait eu toutes les raisons de croire qu’avec 10 ans de progrès techniques, ‘Jurassic Park III’ livreraient une animation des dinosaures spectaculaire qui nous ferait presque oublier la réussite totale de ‘Jurassic Park’. Force est de constater que le spectateur déchante vite. En voulant mettre en scène une plus grande variété de dinosaure, en même temps que d’augmenter leur exposition à l’écran, le film se disperse et les dinosaures déçoivent largement. Non seulement les images de synthèse sont loin d’égaler les prouesses des premiers opus, mais on ne vibre jamais lorsque les monstres apparaissent à l’écran, la faute probablement à un spectacle mal équilibré. Pour preuve, le spinosaure, grande nouveauté du film, est dévoilée dans son intégralité dans les 10 premières minutes. De là, difficile de passionner pour quelque autre espèce inférieure.

Mais ‘Jurassic Park III’ a également le mauvais goût de ne pas produire un scénario plus travaillé que ‘The Lost World’. Les incohérences sont littéralement crispantes : les nids des vélociraptors sans surveillance, la répartition des prédateurs sur l’île en totale contradiction avec ce qui a été dit dans ‘The Lost World’, les installations de Ingen qui ne correspondent pas aux objectifs de l’entreprise sur l’île ou tout simplement la survie d’un enfant seul pendant 2 mois dans un tel environnement. A cela s’ajoute une histoire de couple qui convainc encore moins que dans ‘The Lost World’.

Heureusement, quelques bonnes idées sauvent le film du naufrage. En premier lieu, le retour du professeur Alan Grant et son pessimisme cynique (« Don’t tell me we landed ») est salutaire, et le clin d’œil à sa relation avec Ellie est amusant. Plus tard, la mise à mort du tyrannosaure, l’attaque du vélociraptor dans la pouponnière, la sonnerie du téléphone au niveau de la clôture ou encore la première apparition des ptéranodons sont des passages plutôt intelligents. Enfin, on sera ravis de retrouver dans la bande-originale le thème du premier opus de John Williams, même si l’ensemble manque de témérité.

Une suite décevante, autant pour la technique que pour l’intrigue.