Douze ans après un Jurassic Park III de triste mémoire, la volonté des studios à renouer avec des sagas cultes fait son petit effet. Projet depuis longtemps envisagé, Jurassic Park 4 déboule en trombe sur les écrans en 2015 et fait office de raz-de-marée, jouant allégrement sur la hype des revivals et faux-reboots. Confié à un inconnu dont c'est le deuxième long-métrage et premier blockbuster, l'intitulé Jurassic World va tenter de se rapprocher du premier film en conservant son lot de frissons et de nostalgie.


Sauf que, comme beaucoup (trop) de suites ou de reboots, un premier film légendaire ne se suffit pas qu'à son concept : il y a aussi un metteur en scène derrière. Et si tu veux passer après Spielberg, bon courage ! Sans identité, recopiant des pans entiers du film de 1993 tout en apportant des "nouveautés" propres aux blockbusters actuels, Jurassic World ressemble à tout et à rien, comme si le film avait été tourné par les studios eux-mêmes. De bonnes idées, le film en regorge, certes, que ce soit l'initiative de recréer un parc jurassique moderne, d'utiliser des dinosaures à des fins militaires ou même de créer de toutes pièces un dino blanc pour surprendre les masses.


Cette critique directe d'Apple est d'ailleurs probablement la seule idée constructive du film. Malheureusement, le long-métrage ne propose rien d'autre. Un clin d’œil au petit Timmy, un décor désolé du premier film, les notes de John Williams qui retentissent... C'est sympa mais ça ne sauve pas un produit opportuniste relativement bien rythmé mais dénué de consistance où images de synthèse omniprésentes et séquences parfois à la limite du ridicule étouffent le film et le rendent indigeste. La scène avec les ptérodactyles est donc effrayante sur le papier mais proche d'un cartoon à l'écran, idem pour l'attaque de l'Indominus sur les deux insupportables gosses du film : une séquence sensément horrifique mais qui a l'effet d'une retombée de soufflé.


Gonflé à bloc par des séquences imaginatives mais pas vraiment maîtrisées, au casting déplorable et au scénario finalement pas très original, Jurassic World n'arrive jamais à nous époustoufler, à nous faire rêver ou à dépasser son statut de suite d'occasion. Nous n'avons affaire qu'à un produit marketing de plus qui oscille entre le fan-film poussif, le film d'aventures moderne et la satire technologique pas assez ambitieuse. Reste une ou deux scènes endiablées et la présence d'un Vincent d'Onofrio tout bonnement génial en bad guy de service. Un metteur en scène plus inspiré aurait très certainement proposé quelque chose de plus rassasiant.

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le 7 juin 2019

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