A l'heure des remakes à outrance et de la ré-exploitation de franchises vintages il n'est pas étonnant de voir nos dinosaures Hollywoodiens réapparaître dans les années 2010 sous couvert d'effets spéciaux plus aboutis. Mais malgré ce coup de jeune technologique le spectacle a perdu de son charme et de son exotisme, l'impact visuel est bien moindre aujourd'hui sur un public averti et habitué aux blockbusters géants.
De plus le film souffre d'un ressenti de déjà-vu peut être encore plus marqué que pour certains remakes. Les scénaristes semblent même impuissants à renouveler la saga, les personnages ont beau avertir que l'incident survenu à Jurassic Park ne se reproduira pas le schéma narratif reste identique. Les facilités scénaristiques nécessaires à l'intrigue sont tellement grotesques qu'on a presque envie que ces blaireaux qui vont chasser du dinosaure à la carabine se fassent bouffer. Quelques idées intéressantes toutefois prouvent que l'univers a été repensé et enrichi comme les dino-poneys, le rôle invasif du merchandising ou encore l'hybridation génétique mais ça ne suffit pas à redonner assez de fraîcheur à l'ensemble.
Côté mise en scène on retrouve également les plans archi vus de l'immense oeil reptilien qui scrute sa proie ou encore les hors-champs partiels qui dévoilent petit à petit le dinosaure. Bref contrairement aux deux têtes à claques de frères le film ne sort pas des sentiers battus, on assiste exactement à ce que la bande annonce vendait, et de ce point de vue le rapport qualité/prix est tout à fait correct.
Pas mal de clins d'oeil lourdauds aux opus précédents et plus largement à la filmo de Spielberg tentent un peu de légitimer le projet par du fan service destiné aux anciens, comme l'ersatz d'Indiana Jones avec sa moto et son gilet en cuir ou le vieux T-Rex mascotte éternelle de la saga.
Certains affrontements de mastodontes en mode kaijus donnent carrément l'impression d'avoir zappé sur Godzilla. Les capacités génétiques du mega dinosaure font presque de lui un Alien géant, le parallèle se poursuit au niveau du schéma narratif avec dans les deux cas une bestiole particulièrement intelligente et coriace qui opère dans un huis-clos où ses proies humaines sont prises au piège.