Il va mettre très difficile de ne pas m’énerver, même si quand j'y repense, je savais à l'avance, dès la première bande-annonce, que je n'allais pas aimer.
Je ne vais pas parler du contenu paléontologique complètement has-been et sur les dinosaures sortis de Pokemon. Je vais faire ma gentille, c'est un film, tout est possible. Ils nous on sortit Godzilla alors pourquoi pas "ça". C'est juste un film.
D'ailleurs dans le Jurassic Park de 93 il y avait aussi de petits problèmes de vraisemblance, mais à côté de Jurassic World, l'original pourrait passer sur National Geographic.
Passons donc. Parlons de tout le reste.
Ce film nous bourre comme des dindes le mois avant Thanksgiving. Il est la parfaite représentation de ce que devient le cinéma hollywoodien, des remakes nostalgiques épais et sans saveur.
Le film ne fait pas peur. Pourtant ils essayent, ils nous créer le plus méchant des dinosaures sèches, ils nous perdent deux gentils enfants dans la nature, ils font crier tout le monde mais ça ne prend pas. Je n'ai pas eu peur, même pas un peu.
Leur dinosaure ressemble à un digimon et c'est bien triste !
Car ils ne prennent pas leur temps, ils nous submergent dès la dixième minute. Certains diront que l'ont sait ce qu'il va se passer, alors pourquoi faire durer le suspense ?
En tant que fan de Jurassic Park, même si je sais la suite, je suis désolé mais je veux avoir peur. Je veux jouer le jeu. Et les petits qui n'ont pas vu celui de 93 veulent aussi avoir peur.
Il y a quarante ans, un génie fit comprendre une chose : on a plus peur de ce que l'on s'imagine que de ce que l'on voit. C'était ce cher Steven avec Les dents de la mer. Il y a 40 ans il créa une règle que tous les Aliens et autres films d'horreur ont suivi et que Hollywood a ensuite oubliée.
Mais voilà, ils ne veulent pas que le spectateur s'ennuie, car malheureusement le spectateur s'ennuie de plus en plus facilement. Depuis dix ans on est pris au piège d'un cercle vicieux. Allez savoir si c'est Hollywood qui a commencer ou les spectateurs qui l'ont engendré, mais il faut que tout aille vite. Un film un tantinet plus lent risquerait de faire tache face aux Avengers et autres Mission impossible.
On nous bourre le mou jusqu'à être complètement hypnotisé par des scènes saccadées complètement irréalistes.
Le manque de scénario n'aide pas, tout est étrangement facile. Oui le parc est en feu et a sang, mais toute l'intrigue se passe sans encombre, sans doute dû aux personnages extrêmement lisses et ennuyeux.
Chris Pratt devient, ce que je redoutais, le nouveau monsieur Hollywood sans humour et sans charisme. Dire que certains le surnomment le nouveau Harrison Ford...
Pourtant que je l'aime et qu'il est drôle Patt*ounet* et face au vide laissé par ces partenaires à l'écran, il aurait pu faire tellement mieux.
Tous les personnages sont plats : la famille faussement brisée, la tante obnubiler par les chiffres, le chef un peu foufou. Oh mon dieu mais qui a pu trouver ça intéressant ? Comment on peut avoir peur pour eux s’ils ne paraissent pas réels ? Comment avoir de l'empathie pour des personnages sortis d'une pub pour la Ricorée ?
Parfois les petits seconds rôles sauvent un film. Ils ont donc recruté Jake Johnson et Lauren Lapkus, deux bons acteurs de série. Le premier à la lourde tâche de faire rire les fans du premier film et la seconde je ne sais pas vraiment. Mais encore là ça sonne faux. Ils ne servent à rien et ne meurent même pas.
La nostalgie alimente le film de références et de clins d’œil qui insistent plus sur le faite que le film est une supercherie qu'un hommage à l'original.
Ces références nous expliquent que le parc est à nouveau voué à l'échec mais cela passe plus pour une malédiction que pour une réflexion sur le pouvoir de l'homme sur la nature. Les quelques dialogues sur le sujet sont si fades qu'on a l'impression qu'ils les ont rajoutées à la fin pour que le tout paraisse un minimum réfléchi.
Après cette critique je me demande comment j'ai pu y mettre quatre étoiles.
L'image qui m'a le plus marqué est celle de fin quand le T rex et le Raptor se regardent dans les yeux et partent chacun de leur côté. C'est quoi ça ? On s'attendait presque à une musique de Phil Collins.
Les quatre étoiles sont, je pense, dues aux quelques trouvailles au début du film, le parc en lui-même, les bébés tricératops qui m'ont fait sourire. 4 étoiles pour les 4 bonnes idées parsemées de-ci de-là, mais qui sont facilement écrasées par le reste.
(D'ailleurs aucune chaussure à talon ne résiste à deux jours de courses dans la boue, où alors qu'ils nous disent la marque que j'investisse)