Je souhaiterai introduire cette critique par une anecdote personnelle (vous pouvez fuir). Aussi loin que je me souvienne, Jurassic Park a été le premier film que je suis allé voir au cinéma. Mon père m'avais emmené sur les conseils d'un ami plus jeune que lui, qui lui a dit "Mais non, ça fait pas peur ! Les enfants vont adorer". Et c'était vrai. J'avais 4 ans. J'étais terrorisé. Mais j'étais devenu fan de dinosaures.
Donc comprenez bien que ces histoires de monstres préhistoriques ont une place importante dans mon esprit et dans mon cœur. Avant d'attraper tous les Pokémon, j'ai appris tous les noms des dinosaures. C'était le bon temps. On s'en cogne de ta vie.
Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos tricératops. Que retenir de Jurassic World ? Commençons par les mauvais côtés : je sais que ça vous fait plaisir. Il est vrai qu'au premier visionnage on remarque tout de suite les incohérences presque honteuses, voire totalement calamiteuses que nos bons scénaristes hollywoodiens ont pondu.
La plus flagrante étant bien sûr le retournement de veste de notre sympathique Owen Grady (Chris "Star-Lord" Pratt). Je vous le mime :
"Ouais bah tes dinosaures ils vont devenir une arme de guerre, on va les lâcher dans la foule".
- Vous ne pouvez pas voyons, je les aime, c'est moi qui allaite.
- On s'en fout on est des méchants, on a le pouvoir, ça arrivera quand même !
- Bon d'accord".
Et par dessus cette absurdité, Owen va même donner le plan d'attaque : WTF ? Le mec il les a élevés dans un but pacifiste, mais bon pourquoi pas les envoyer au combat après tout ? Bref.
Un autre point plus discutable est la nature du Boss (le gros dino). Pourquoi une nouvelle espèce à moitié Predator à moitié grenouille ? Je vous le demande. Mais bon, ça ne m'a pas trop dérangé puisqu'on reste dans du Jurassic Park. Et l'autre timbrée qui ouvre la cage d'un T-Rex... qui devient leur pote ? Un petit dernier : l'histoire du divorce des parents... on s'en fout.
A un moment il faut savoir rester familial.
Enfin, comme vous l'avez compris, ce film est à moitié bidon.
Passons maintenant aux points positifs, car c'est toujours plus épanouissant d'en parler. Au-delà du manque de charme induit par l'idéologie véhiculée par le film (buttez-les tous, sinon on y passe), le métrage remplit son rôle de divertissement grand public. Je pense que si j'avais encore quatre ans, j'aurais eu la même impression que devant le premier volet. Terrifié mais les yeux remplis d'étoiles (oui, c'est beau). Car il faut le reconnaître, l'inconnu qui a fait ce film a su instaurer l'ambiance propre à la franchise. Les gamins qui font des conneries, les gros méchants qui se font bouffer, les animaux entiers en guise de steak, les endroits abandonnés pleins de gadgets (genre personne n'a pensé à les récupérer)... Tout ça ce sont des codes qui me parlent. Les combats de dinosaures sont somptueux et les effets sont propres. Pour les personnages, la plupart sont réussis, à part le méchant qui sombre assez vite dans le cliché stupide, et
l'homme d'affaire indien qui ne sert qu'à mourir parce que dans la vie il n'y a pas que l'argent et la gloire.
Heureusement que le film ne s'étale pas trop sur ses défauts et qu'il laisse vite place à l'action.
Pour conclure, on peut donc retenir le meilleur de Jurassic World, c'est-à-dire le grand spectacle au pop-corn à l'ancienne, les bestioles qui mangent tout cru et cet air de famille. Si l'on veut retenir le pire, on se souviendra bien évidemment du scénario et du léger fumet génocidaire qui semble s'imprégner dans les propos des personnages (même des plus gentils).