Ça partait bien, ça partait même très bien.
Jurassic World s'ouvre sur une scène particulièrement bien foutue en terme d'effets spéciaux. On y voit un œuf se craqueler et une patte de petit dinosaure se faufiler hors de la coquille. C'est époustouflant de détails et de réalisme, à tel point que j'ai lancé un "Wouah" d'enthousiasme dans la salle de cinéma.C'est vous dire !
La suite est tout aussi réussie lorsqu'on découvre Jurassic World. Petits clins d’œil sympas à son papa Jurassic Park avec la musique et la grande porte d'entrée, on aime. Puis, on nous présente les enclos du parc comme à un véritable spectateur et on est époustouflé, comme un véritable spectateur. Mention spéciale à l'énorme dinosaure aquatique qui jaillit de l'eau pour manger. Il était si impressionnant qu'il m'a donné des frissons dit donc.
On comprend vite qu'en devenant Jurassic World, Jurassic Park est devenu un parc à sensation où l'on exhibe les dinosaures comme des animaux de foire. C'est une machine à fric. Oui mais voilà, société de consommation oblige, les dinosaures sont vite à la ramasse et deviennent chiants aux yeux du public. Les dirigeants du parc décident donc de faire plus fort en inventant des hybrides. Ils donnent naissance à des "dinosaures" tout à fait monstrueux en leur donnant des noms tout à fait débiles. Et ça plait ! Et jusque là le film me plait !
Après, ça se corse.
On commence à entrevoir les personnages principaux :
- les deux frères (Nick Robinson et Ty Simpkins),
- leur tante (Bryce Dallas Howard, sosie officiel de Jessica Chastain)
- l'ex/futur copain de la tante (ce cher Chris Pratt).
Et c'est alors que débutent les dialogues les plus nian-nians qu'on puisse écrire. C'est inécoutable. On a droit à des couplets larmoyants entre les deux frères, c'est insupportable et ça n'émeut pas une seconde. L'ex/futur copain de la tante est marrant au début mais on lui enlève son humour. Ne reste que sa belle petite gueule. Quant à la tante, vous en aurez sans doute entendu parler tant c'était ridicule, elle passe son film en talons et est incapable de se démerder toute seule dans son parc. Moi qui avait vu Mad Max : Fury Road peu de temps avant Jurassic World, et moi qui suis une fille, se fut un choc de retrouver un personnage féminin aussi médiocre. C'était quand même pas compliqué de lui donner des baskets et un peu de courage.
Pour ce qui est de la suite de l'histoire c'est un copié/collé des Jurassic Park. Les clins d’œil sympas se transforment en véritables coups de poing. On a l'impression que le réalisateur, Colin Trevorrow, nous hurle dans les oreilles "T'AS VU, T'AS VU ?! C’ÉTAIT UN CLIN D'ŒIL A JURASSIC PARK".
Et puis... Cette fin...
Je n'aurais qu'un conseil : attachez-vous les mains pour éviter de vous arracher les cheveux. Vous serez chauve à la fin de la séance sinon.
! ATTENTION SPOILER !
Le bon petit T-Rex qui tue le méchant gros dinosaure et qui retourne pénard dans sa cage comme un gentil chien-chien. NON ! C'est une aberration ! Ils n'avaient pas le droit de détruire une icone pareil ! Il ne manquait plus que le réalisateur lui donne un joli prénom comme à ses malheureux vélociraptors.
D'ailleurs, parlons de ces derniers. C'était une bonne idée de les faire se retourner contre leur dresseur. Cela aurait montré que la nature est indomptable et comme le disait très bien le Fossoyeur de Film, sur Youtube, c'était l'idée véhiculé par les Jurassic Park. Essayer de dompter la nature est voué à l'échec. Seulement, l'idée est abandonnée et le vélociraptor chéri de l'ex/futur copain de la tante arrive à la rescousse du Tyrannosaure pour tuer le méchant gros dinosaure et sauver son maître adoré. Pour, ensuite, retourner dans sa cage de lui-même avec une absence totale d’instinct de prédateur.
"MAIS BIEN SUR !", me suis-je retenue d'hurler dans la salle.
Le début annonçait donc un bon film, certes ressemblant aux Jurassic Park, mais apportant de la modernité. Au lieu de ça, le film reprend quasi les mêmes scènes en enlevant la tension et la touche d'humour qui faisait le charme de Jurassic Park.
Pari perdu et c'est bien dommage.
P.S : Bon et puis, franchement, pour les placements de produit c'est ridicule. Comme le disait Didier Super, dans un autre contexte, manipulez-nous mieux. Merci.