Apathic World

Après l'engouement et le déchainement des amours variés pour le film, je me suis permis de le découvrir sans plus d'attente que celle de retrouver l'étincelle et le Woah devant les dinosaures. Ca ne s'est malheureusement produit qu'à moitié et l'ensemble a été lourdement entaché par de la stupidité scénaristique profonde et une spectaculaire apathie de la part des protagonistes en danger.

Je pourrais revenir longtemps sur la gestion catastrophique de ce parc qui ne parvient pas à utiliser convenablement ses canaux d'urgence et ne prévoit pas un bon système de communication malgré les millions de dollars investis dans la production massive de poulet jurassique. Je ne dis pas ça avec méchanceté, mais il y'a quand même des éléments affligeants. Entre l'absence de protocole de sécurité digne de ce nom, l'absence de LOGIQUE quant aux communications entre le service scientifique et le service chargé de contrôler le bétail¹, les communications qui ne captent jamais² et les prises de décisions qui se font sur des rapports de force de mâle alpha³; on se demande réellement si le véritable Jurassic World n'est pas celui de ces humains pathétiques et détestables. Car c'est bien ce que je me suis étonné de voir et ce qui me laissait l'espoir d'une interprétation intéressante. Je ne me suis senti proche d'aucun être humain à l'écran, ils baignaient tous dans un monde de luxe, d'artifices et d'orgueil. Des caricatures vraiment décevantes...

Voilà pour ce qui est des humains dans cette histoire car si on nous dit qu'il ne s'agit pas d'une banale confrontation humain / dinosaures, c'est bel et bien parce que le COEUR de l'histoire et son véritable intérêt se trouve chez les dinosaures. Les homo sapiens sapiens ne sont que des artifices qui nous font attendre le véritable intérêt du film. Tant pour ses aspects spectaculaires que par la relation qui nous lie finalement avec ces raptors ou ce T-Rex. Je me fiche de la ballade en moto ou du bouffage de requin (tout de même très agréable à voir). Non, j'ai éprouvé de la compassion pour Blue. Pour cette nature qui s'est senti contrainte de réguler la connerie des scénaris... des humains. Des dinosaures qui sont, eux, allé au-delà de l'idée de dominance Alpha.

En conclusion, le film reste un bon divertissement qui peut sérieusement vous énerver par moment pour les connotations qu'on y retrouve.⁴ Il peut également titiller notre détecteur de nanard et de navet car il se permet vraiment de frôler ces qualificatifs en nous vendant un contenu à haut potentiel (si, si, franchement) qu'on gâchera bien trop facilement. Bien entendu, les incohérences sont nombreuses tout comme les défauts, mais le film parvient à s'équilibrer grâce à un niveau graphique franchement pas négligeable. J'aurais préféré le T-Rex en matériau réel comme dans Jurassic Park, mais soit, c'est pas si mal. Les visuels et les effets "Wow" de gosse restent présents, tout comme de nombreux clins d'oeil. Et c'est lorsque les humains se retrouvent en arrière-plan du film que les choses deviennent intéressantes.

Regardez-le déconnectés, acceptez les défauts car il vous faudra vous en contenter.

/!\ Ci-dessous, les références ¹, ², ³, ⁴. Elles contiennent des spoilers, mais elles sont drôles /!\