Ma critique vidéo sur Jurassic World - Le Monde d'après
Jurassic Park est un film culte du cinéma que tout le monde connaît. En 2015, le studio Universal a décidé de démarrer une nouvelle suite à cette saga avec Jurassic World qui avait quelques idées intéressantes sur la représentation du cinéma d’aujourd’hui mais sans plus. Ça a continué en 2018 avec Jurassic World: Fallen Kingdom qui s’en sortait pour sa mise en scène très travaillée et ses idées visuelles très intéressantes mais pas de quoi crier au chef d’œuvre. Aujourd’hui est arrivé le troisième opus de cette saga qui se vendait sur deux points essentiels, le retour du trio principal de Jurassic Park et notre monde totalement envahi par les dinosaures. Sans s’attendre à un chef d’œuvre, est-ce que ce nouvel opus réussit à nous offrir quelque chose d’exceptionnel ? Non. Ce long-métrage a des qualités dont il faut parler mais il a aussi beaucoup de défauts qui posent problèmes, y compris sur le peu d’attentes qu’on peut avoir.
Positif
Owen (Chris Pratt) est un homme de danger qui s’occupe de protéger les dinosaures en faisant de son mieux mais c’est aussi un homme qui cherche à protéger sa famille (Claire et Maisie). Même si il est toujours le héros Hollywoodien cool auquel les enfants veulent s’identifier comme modèle, ça reste un homme attachant avec des motivations simples mais compréhensibles en se mettant à sa place.
Claire (Bryce Dallas Howard) est toujours avec Owen et elle cherche à protéger Maisie plus que tout autre chose tout en essayant de libérer les dinosaures retenus illégalement. Elle n’est peut-être pas sa véritable mère biologique mais c’est une femme attachante qui cherche à protéger la fille dont elle s’occupe et qu’elle voit comme sa propre fille, ce qui est encore plus beau quand on se souvient qu’elle ne savait pas s’occuper de ses neveux dans le premier opus.
Alan Grant (Sam Neil) est toujours un paléontologue qui enseigne les fouilles archéologiques des dinosaures aux touristes tout en leur parlant de ses connaissances sur le sujet. C’est un homme fidèle à lui-même dont on comprend le pourquoi il accompagne Ellie à Biosyn. Après, il reste fidèle à lui-même par rapport à ce qu’il était dans le premier opus et c’est plaisant de le voir s’en sortir plutôt que de le voir être devenu un ringard comme dans Jurassic Park III (même si c’était métaphorique)
Ellie Sattler (Laura Dern) est une analyste des dinosaures qui cherche à comprendre ce que sont réellement ces sauterelles dinosaures qui envahissent et détruisent les cultures. C’est une femme attachante qui veut mettre fin à ces sauterelles pour des raisons compréhensibles, surtout si ça menace des familles.
Ian Malcolm (Jeff Goldblum) est aujourd’hui un professeur réputé chez Biosyn qui enseigne la théorie du chaos. C’est celui qui est resté le plus fidèle à lui-même par rapport à sa personnalité et ce qui se passe. Même si ça détruit l’évolution qu’il avait eu dans Le Monde Perdu de Jurassic Park, ça reste un personnage drôle qu’on est heureux de revoir.
Maisie (Isabella Sermon) est aujourd’hui une adolescente qui se pose des questions sur elle. Comme on lui a dit qu’elle était un clone, elle aimerait savoir qui elle est réellement, ce qui peut se comprendre. Elle a maintenant 14 ans, c’est un âge où on commence à se poser des questions sur qui on est et sur ce qu’on aimerait faire.
Alors que Maisie et le bébé de Blue ont été enlevés, Owen et Claire décident de partir pour retrouver leur fille adoptive. Pendant ce temps, une nuée de sauterelles génétiquement modifiées avec de l’ADN de dinosaures sèment le chaos dans les champs. Ellie et Alan cherchent à se rendre à Biosyn afin de trouver des preuves mêlant cette société aux sauterelles et stopper leurs activités. C’est une histoire intéressante à suivre à travers deux groupes différents, même si l’un est plus intéressant que l’autre.
La seule à réellement évoluer dans ce long-métrage, c’est Maisie. Il est difficile de voir en quoi Claire et Owen ont besoin d’évoluer. Par contre, Maisie a une évolution intéressante par rapport à ses origines et ses parents adoptifs. Au pire, on peut aussi y voir une évolution de Claire depuis le début de Jurassic World où elle était une femme d’entreprise et rarement disponible pour sa famille, à une mère attentionnée qui veut retrouver sa fille plus que tout.
Le message essentiel de ce long-métrage est lié à la coexistence des dinosaures avec l’espèce humaine. Au lieu qu’il y ait une espèce dominante, il faut trouver un terrain d’entente où les dinosaures puissent cohabiter avec les humains et les animaux. Même si ce message n’est pas du tout réaliste et a de quoi déplaire, ça reste un message qui fonctionne bien dans ce long-métrage.
Croyez-le ou non mais il y a des vrais dinosaures dans ce long-métrage. Plus de dinosaures génétiquement modifiés, enfin ! (A part les sauterelles…). Quel plaisir d’enfin pouvoir voir des nouveaux dinosaures normaux qui n’ont pas été génétiquement modifiés, ça change des deux précédents Jurassic World.
Les références sont assez grosses mais ce sont tout de même des références qui font plaisir à voir. Que ce soit quand Alan est interpelé la première fois ou le logo Jurassic Park bien montré avec le T-Rex, on a des références qui font quand même plaisir à voir malgré qu’elles soient très grosses.
Dans ce long-métrage, le thème se concentre sur la maltraitance des animaux avec les dinosaures ainsi que leur exploitation dans des combats illégaux ou autres… Malgré que ce ne soit pas parfait, il faut admettre que c’est un thème intéressant qui est abordé dans ce long-métrage.
Le long-métrage démarre par une reporter nous expliquant la situation actuelle avec les dinosaures et les humains. C’est une bonne introduction pour résumer la situation et nous donner envie d’en savoir plus sur ce qui va se passer dans la suite de ce long-métrage.
En terme de mise en scène, il y a un peu de travail malgré que ce soit un peu moins inspiré que Jurassic World. Mais bon, il y a quand même un peu de travail de mise en scène, surtout quand les dinosaures sont dans les parages.
Il n’y a rien à dire sur le jeu d’acteur qui reste assez qualitatif de la part de la majorité des acteurs. En effet, les acteurs et actrices sont investis dans ce long-métrage et ça se voit, même si certains ont quelques petites difficultés…
Les effets spéciaux sont assez qualitatifs. Que ce soient les dinosaures ou quelques séquences d’action, on voit que les effets spéciaux ont été travaillés, même si ce ne sont pas les plus beaux effets spéciaux qui existent.
Certains moments de ce long-métrage sont assez inattendus. En effet, malgré quelques éléments prévisibles, il y a d’autres éléments auxquels on ne s’attendait pas en regardant ce long-métrage la première fois.
Les décors de ce long-métrage sont assez jolis. Quels que soient les décors qui nous sont montrés, on sent que ce sont des décors très travaillés qui arrivent à convaincre sans aucun problème.
Visuellement, il y a des plans très jolis en terme d’iconographie. Rien de très marquant à proprement parler mais tout de même certains visuels très appréciables quand on les voit à l’écran.
Question musiques, elles s’en sortent assez bien. La majorité des musiques de ce long-métrage sont travaillées et arrivent à nous raconter ce qui se passe à l’écran sans aucun problème.
L’univers de Jurassic Park s’étend un peu plus avec des nouveaux dinosaures et le marché noir avec les dinosaures. C’est peu mais c’est quand même pas mal pour étendre l’univers.
Il n’y a pas grand-chose à dire sur les costumes, mise à part qu’ils correspondent bien aux différents personnages tout en les définissant bien.
Négatif
Parlons des personnages qu’on peut considérer comme raté. Commençons par Kayla Watts (DeWanda Wise), une pilote qui livre des dinosaures clandestinement avec beaucoup de caractère. Le personnage est caractérisé et c’est une bonne chose, mais il n’a pas sa place dans cette équipe, surtout quand on entend le pourquoi elle aide Owen et Claire. Elle les aide après avoir vu la photo de Maisie et ça lui a fait dire de les aider. C’est nul, un passé similaire aurait été beaucoup plus convaincant que ça. Donc non, Kayla est un personnage mal introduit dans l’équipe vu les justifications.
Ensuite, on a Lewis Dodgson (Campbell Scott), le chef de biosyn, qui cherche à garder une grande influence dans le monde grâce à des sauterelles génétiquement modifiées avec de l’ADN de dinosaure. Sincèrement, c’est le pire méchant des trois Jurassic World qu’on ait eu. Le premier voulait utiliser les raptors comme des armes, ok, le deuxième voulait sauver les dinosaures et les vendre parce qu’il avait besoin d’argent, ça passe, mais là c’est inintéressant. Là, c’est juste un méchant dont on aurait pu largement se passer, surtout avec des mutations génétiques alors qu’il a vu que ça n’a pas marché dans les deux précédents opus.
Aussi, il y a Soyona Santos, une trafiquante en chef qui livre des dinosaures, dont des atrociraptors qu’elle semble beaucoup apprécier. C’est drôle de voir qu’ils essayent de lui donner un style de grande méchante alors qu’elle ne sert à rien. C’est juste une mercenaire de passage, pas de quoi en faire une espèce de grande méchante secondaire.
La seule attente que la majorité des gens attendaient avec ce long-métrage, c’était d’avoir un monde où les humains et les dinosaures habitent ensemble, sauf que ce n’est pas ce qu’on a eu. A la place, on a un sauvetage pour Owen et Claire (mais ça encore, c’est intéressant) et notre trio du tout premier opus qui enquête sur des sauterelles mutantes dévorant des récoltes. On peut dire que les attentes ont été revues à la baisse, surtout avec le retour des mutations génétiques. Purée, ça fait deux long-métrages qu’on a ça et vous refaites encore ce coup là alors que ça ne nous intéresse plus ? Il aurait mieux valu passer à autre chose avec ce troisième opus.
Parfois, il y a des coupures beaucoup trop brutes qui nous donnent l’impression qu’il manque un plan dans la séquence. Prenez le moment où Owen pourchasse un dinosaure pour l’attraper (comme un cow-boy), on ne voit pas le plan où il se fait tirer par le dinosaure au point de tomber sur le sol. On a un plan où le dinosaure se prépare à tirer et, le plan d’après, Owen est déjà à terre en train de se faire traîner. C’est une séquence qui semble incomplète, ce qui n’est pas normal.
Deux éléments de ce long-métrage étaient extrêmement prévisibles. Déjà, le fait qu’Alan et Ellie vont se remettre ensemble. Dès leurs retrouvailles, on voit venir qu’ils vont se remettre ensemble à la fin, tout le monde l’a vu venir. Et aussi, on sait déjà dès l’introduction que le docteur Lewis, le directeur de Biosyn, qui est le grand méchant de cette nouvelle histoire. Sincèrement, vous auriez pu essayer de les faire un peu moins prévisibles que ça (même si c’était difficile).
Il y avait des moments dispensables dans ce long-métrage comme les moments de jalousie d’Alan envers Ian parce qu’il est trop proche d’Ellie par exemple. C’est bon, on sait déjà que vous allez revenir ensemble Ellie et toi, pas la peine de nous donner une fausse jalousie inutile. Ou encore la scène entre Lewis et Ramsay où ils ont de la ressemblance alors que ça sort de nulle part, il n’y avait pas trop d’indice avant.
Il faut parler d’une certaine incohérence de ce long-métrage. Lorsque Lewis retourne dans le transport, on y voit un dinosaure franchir la vitre du poste de pilotage, par où est-il passé ? Non parce que là, ce n’est pas un transport un peu usé par le temps où il peut y avoir des ouvertures, là c’est un transport récent qui s’est arrêté il y a très peu de temps. Enfin bref, on peut dire que ce passage est bien une incohérence.
Une des choses qui manquent à ce long-métrage est l’aspect horrifique qu’on a dans les précédents long-métrages. Dans les anciens, on arrivait à croire à de la tension quand ils étaient près d’un dinosaure dangereux, mais là, il est difficile de ressentir de la peur malgré les tentatives, excepté le moment où Alan monte à l’échelle, là c’était inattendu et ça a marché mais c’est le seul moment.
Concernant l’humour, quand ce n’est pas Malcolm, ce ne sont pas des blagues très drôles. Par exemple, quand Kayla s’est crashé avec Owen et qu’elle regarde son avion détruit en disant « c’était mon bébé », on sent que ça a été écrit comme une blague forcée. Ne retenez que Malcolm en terme de blague et là ça passera déjà mieux.
Autant le message voulu avec ce long-métrage n’est pas mauvais, autant il est vrai que cette fin ne fait pas du tout réaliste. Franchement, quand on voit cette fin, on sait que ce n’est pas possible que ça se termine ainsi (PARTIE SPOIL pour plus de détails).
Concernant l’émotion, il n’y a pas grand-chose à ressentir vu qu’il n’y a pas de scène véritablement touchante. C’est un détail mais ça aurait été sympathique d’avoir quelques moments réellement touchants, ou plus que ce qu’on a eu là au moins.
Dans ce long-métrage, on apprend à nouveau les origines de Maisie Lockwood. Cependant, quand on apprend ses origines, on se pose un grand nombre de questions dans notre tête (PARTIE SPOIL pour plus de détails).
Question tension, on ne va pas dire que c’est très efficace. Ils ont essayé mais la tension n’arrive jamais à nous faire dire que nos personnages vont mourir. C’est vraiment regrettable que la tension soit si peu efficace.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Donc Charlotte Lockwood ne pouvait pas avoir d’enfant et elle a complété son ADN avec de l’ADN de varan. Il s’agit d’un lézard d’Asie et il est fort probable que Colin Tremorrow et les scénaristes se sont inspirés de cet évènement ci-dessous. Enfin bref, on apprend alors que Maisie est bien la fille de Charlotte qu’elle a eu toute seule. L’idée n’est pas mauvaise en elle-même mais elle suscite beaucoup de question, comment ça se passe pour qu’elle tombe enceinte dans ces circonstances ? Elle doit avoir ses règles / périodes ? Est-ce que ça veut dire que son ADN a créé des spermatozoïdes dans son corps ? Et si oui, à quel moment ? Bref, les explications étaient bien tentées mais elles apportent beaucoup trop de questions dont nous n’aurons probablement jamais la réponse à coté.
Voici l'article en question pour les curieux
A la fin, on voit que les animaux de notre monde et les dinosaures arrivent à coexister, à vivre ensemble sans difficulté, alors que ce n’est pas possible en vérité. Les dinosaures sont le sommet de la chaîne alimentaire, ce n’est pas possible qu’ils arrivent à vivre dans notre monde avec nous. Alors certes, le message qu’il faut cohabiter tous ensemble plutôt que de détruire une espèce est un bon message, mais ça reste une fin qui ne fonctionne pas en terme de réalisme. C’est impossible que des dinosaures arrivent à coexister avec des humains et des animaux, surtout les carnivores.
Ce long-métrage s’est dit que ça serait une bonne idée de remettre un duel entre le plus gros carnivore qui existe et le T-Rex (icône de Jurassic Park). Après, le duel se passe un peu comme celui du premier opus, le T-Rex perd l’avantage, il a une aide extérieure qui vient l’aider et il gagne. A travers ce combat on y retrouve, encore, la métaphore que Jurassic Park est et restera supérieur à tous les autres opus de la saga (notamment avec Jurassic World).
On retrouve, à nouveau, le personnage d’Henry qui semble enfin avoir réfléchi et évoluer avec tout ce qui s’est passé depuis le premier Jurassic World. Et bien, mieux vaut tard que jamais… Même si c’est bizarre qu’il veuille détruire des mutations génétiques comme ces fameuses sauterelles alors que ça ne lui a pas posé problème de créer l’Indominus Rex et le mélange de Raptor et T-Rex de Fallen Kingdom.
Dans ce long-métrage, on retrouve Barry (Omar Sy) qui est devenu un flic enquêtant sur les dinosaures vendus au marché noir. Malgré qu’il ne fasse qu’un petit passage, ça fait plaisir de le revoir dans ce long-métrage, même pour un petit rôle seulement. Après, il aurait été un personnage plus adapté pour aider Owen et Claire que la pilote parce qu’on le connaît déjà depuis le premier Jurassic World.
Il y a aussi le bébé de Blue a sauver (qui, comme Charlotte Lockwood, a de l’ADN de varan pour se reproduire toute seule) mais une fois que Maisie l’a fait sortir, on l’oublie complètement et il ne revient qu’à la fin pour retrouver sa maman.
Au final, ce nouveau Jurassic World est un petit peu au dessus du premier mais un peu en dessous du deuxième (surtout en terme de mise en scène). En soi, ce long-métrage se regarde quand même pour certains mais il est normal que vous soyez déçus par celui-ci si vos attentes étaient grandes. Il y a des beaux effets spéciaux, un message intéressant, des beaux décors et des personnages qu’on est heureux de revoir. Malheureusement, il y a aussi des personnages mal développés (pas assez en tout cas), une attente qui peu décevoir, des moments prévisibles et une fin très discutable d’un point de vue réaliste. Si vous ne souhaitez aller voir ce long-métrage que pour les dinosaures et le retour du premier trio, alors vous passerez probablement un bon moment devant ce long-métrage. Sinon, évitez d’avoir une grosse attente avant de le voir ou votre déception sera au même niveau. Pour ma part, je n’en attendais pas grand-chose mais j’ai quand même apprécié de revoir notre trio original et des vrais dinosaures sans qu’on en ait génétiquement modifiés (enfin presque…). Et même si ce long-métrage ne sonne pas comme une fin de saga, il est la preuve qu’il faut arrêter de faire des long-métrages sur la saga Jurassic Park, et ce malgré que ce dernier opus soit divertissant.