Convenu et à la réflexion superficielle

Franchement c’était chiant je suis saoulée rien qu'en y repensant.

L’histoire de base est vraiment sympa, y a de quoi faire. Mais…

La réalisation est trop lisse. Les personnages trop lisses. J’avais l’impression de regarder un téléfilm, Justin et sa femme sont la famille typique de ceux diffusés en période de Noël.

L’aspect judiciaire est inutile mais c’est peut-être parce que j’ai l’impression d’avoir déjà vu mille fois ce qui se fait en la matière.

Puis j’arrive tout simplement pas à croire qu’une femme morte en contrebas d’une route subit une autopsie et que tout le monde pense uniquement qu’elle s’est faite frappée plutôt que percutée par une voiture. Ils éludent le problème dans les dialogues en disant « le médecin légiste a fait cinq autopsies ce jour-là » mais je suis désolée c’est ridiculement débile. Quitte à vouloir insister sur le fait qu’une enquête prend des hypothèses de départ (le mari) à laquelle ils essaient de tout faire coller, je vois pas en quoi on n’aurait pas pu envisager que LE MARI TOUJOURS l’ai percutée. Et quand bien même l’accusation aveuglée n’envisage pas cet éventualité, l’avocat de la défense soi-disant tellement impliqué il met le doute comment ce con s’il est pas capable d’amener ce genre d’autre hypothèse et d’essayer de l’étayer dans son argumentaire ?

Rien que ce point me désespère. Ca me désespère tellement que je ne vais pas trop évoquer le fait que la procureur ne fasse pas le lien entre Justin et sa femme alors qu’il s’est clairement déjà fait remarquer lors de son histoire avec le juré ancien-policier qui voulait enquêter de son côté. Suffisamment à mes yeux pour que son nom de famille résonne dans ta tête quand son nom de famille figure sur une liste de suspects.

Pour ce qui est de la morale. Bah j’ai pas réussi à trouver crédible les choix du personnage. Sans même retomber dans l’alcool ! J’ai l’impression que le film voulait dire un truc et fort de ce message puissant ne s’est pas fatigué à l’amener d’une belle manière en réfléchissant réellement au tout et à la psychologie de chacun. Ce plot de départ devait suffire apparemment.

Même la portée politique que pouvait avoir l’issue du procès pour le procureur est évoquée comme existant mais le lien n’est pas fait pour montrer qu’on pourrait facilement fermer les yeux volontairement pour son profit professionnel, son statut. C’est montré au grand max comme une négligence, quelqu’un qui fonce honnêtement dans l’erreur. À mes yeux ce n’est pas intéressant cet angle, j’aurais voulu que le personnage de Faith soit un peu plus éclaboussé sans en faire une foncièrement mauvaise personne, juste quelqu’un avec réellement un choix difficile aussi qui se présente à elle.

Et ces flashbacks de la soirée qui auraient pu typiquement relever de l’intérêt et construire une ambiance ne m’ont pas non plus convaincue. A chaque fois que je les voyais je me disais « mais quel intérêt de montrer ça ? Ça apporte quoi de plus que de simplement le dire au cours du procès ? » C’était tellement vain.

Pareil pour les tirades au tribunal sans saveur.

Pareil pour ces jurés-clichés sans saveur.

Oui j’ai le seum, je suinte de seum, j’exsude de seum parce que je l’ai pas vu arrivé que c’était si nul. Il a été diffusé une semaine, je me suis dit bon c’est une valeur sûre correcte américaine. Je me suis forcée à aller à la dernière séance avant que ça ne soit plus projeté. Tout ça pour voir ce truc où personne n’a l’air de s’être foulé.

Le film avait TELLEMENT peu d’intérêt que jusqu’au bout je me suis persuadée qu’ils avaient tout misé sur un twist : Justin se sentant coupable se dénonce ; le compagnon se fait acquitter et Justin va en prison ; sauf qu’on découvre in fine que c’est bien le mari qui a tué sa femme et que Justin a bien heurté un cerf, sauf qu’on ne peut plus rejuger l’affaire (on relie ça comme on peut avec le principe de double jeopardy).

J’aurais trouvé ça plus surprenant et intéressant de partir dans l’idée de faire « le bon choix » mais rappeler que même Justin au final ne savait pas des parts de l’histoire, qu’il en savait même suffisamment peu pour que son geste si fort soit finalement cruellement erronné et qu’il ait tout ruiné en doutant de lui. Ça aurait tellement questionné encore + sur que faire et comment un « doute » peut cacher tellement de choses. Ce doute recherché dans les procès par la défense qui peut être du coup partout. Ça ç’aurait été à mes yeux puissant.

Mais non ! Il fait en sorte que l’accusé soit condamné et se fait avoir par la procureur qui aura plus de remords. Cette dernière scène est d’ailleurs la plus efficace parce qu’elle ne tente pas de dire plus que ce qu’il y a à dire contrairement à tout le reste du film « toc toc » « c’est moi » « fin » bien, laissez-moi sortir.