Ce n'est certes pas du niveau de l'indétrônable oeuvre "douze hommes en colère", cependant ce dernier (vraiment ?) Eastwood relève d'un très bon moment de cinéma.
La mise en scène marquée par des atmosphères intimistes, y compris au sein du tribunal, offre des jeux de lumière très réussis, les scènes se retrouvent nimbées d'un clair-obscur où la part d'ombre n'est jamais très loin, comme un symbole qui éclaire tout le film.
Toni Collette offre une composition remarquable, son personnage pense que la justice c'est la vérité, mais quand le personnage du juré n°2 rongé par la culpabilité campé par Nicholas Hoult lui dira que la vérité n'est pas juste, c'est son système de valeurs à elle qui chancèle à son tour ... Comme dansent les plateaux de la balance de la statue de la Justice dans le vent. Quelle réponse trouvera-t-elle ou devra-t-elle donner ? Ce n'est que la dernière scène qui le suggérera au terme d'un final ouvert.
Alors ce n'est peut être pas un très grand Eastwood ( comme "Impitoyable" ou "Sur la route de Madison" ), mais c'est un très bon Eastwood offert sur un plateau par un jeune homme de 94 ans.