Bonjour tout le monde,
En France, voici le serment du juré en cour d'assises :
Certes, et comment cela se passe aux Etats - Unis d'Amérique ? Clint Eastwood va , peut- être , nous éclairer............
Commençons par une courte citation de Clint Eastwood :
Voici un nouveau Clint Eastwood qui réalise, à 94 ans , une œuvre cinématographique sobre, précise et dont le scénario est impeccable de force et, aujourd'hui, qui pose des questions essentielles sur le fonctionnement de la justice aux Etats - Unis d' Amérique notamment.
La tâche de tout juré dans un procès, aux États-Unis d' Amérique, consiste
à statuer sur les faits, et non sur la loi. Dans les procédures pénales, tout juré doit alors se prononcer sur la culpabilité de l'accusé « au-delà de tout doute raisonnable ». C' est là la grande difficulté " au - delà de tout doute raisonnable" ...........En effet , où commence le doute " raisonnable " et où entre - t- on dans un doute " non raisonnable" ! Telle est la question essentielle et dont la réponse varie d' une personne humaine tranquille à une personne humaine anxieuse par exemple, et cetera ...........
Le grand mérite de cette œuvre cinématographique est de nous montrer, dans le détail, la difficulté immense de participer, comme juré, au sein d ' une cour d' assise et de le faire en toute confiance, impartialité, lucidité, honnêteté et méticulosité................. Volontairement, je n' écris rien sur ce que pense et fait le juré numéro 2 , Justin Kemp, car toute personne doit découvrir ce film sans rien connaître du scénario pour être en capacité de pleinement vivre et suivre ce long métrage convention bel et novateur également..........
Ce film conte et décrit plusieurs trajectoires humaines où les principaux protagonistes font des choix lourds de conséquences qui revêtent des aspects majeurs et denses.
Le montage est fluide, précis et complètement au service d' un scénario brillant et qui fait réfléchir!
“Ce tribunal que l'homme sent en lui est la conscience.”( Citation du philosophe Emmanuel Kant).
Nous pouvons énumérer les points convaincants de ce film, à savoir :
-la mise en scène, sobre et sans originalité, mais qui est toujours au service des péripéties et nous découvrons , au fil de ce film, seulement quatre lieux où se déroulent les faits, à savoir le lieu du procès, la maison du juré numéro 2, le bar où un évènement majeur s'est déroulé avec moults témoins et le pont où le drame s' est produit, lors d' une nuit particulièrement arrosée météorologiquement,
-une limpidité dans le récit que cela soit pour les personnages principaux et secondaires,
-une efficacité quant au suspens inouï qui couve dans la tête du juré numéro 2 incarné par un Nicholas Hoult habité sublimement par son personnage,
-un montage parallèle et bien scandé lors des deux plaidoiries , à savoir celle de la procureure et celle de l' avocat de la défense. Ainsi il apparait que la quête de la vérité est probablement en dehors des arguments de la procureure et de ceux de l' avocat du prévenu,
-pas de musique diégétique et très peu de musique extra- diégétique donc seulement illustrative,
- un questionnement aiguë vers le spectateur qui peut déduire ce que ce juré numéro 2 pourra faire en fonction de sa psyché une fois la scène conclusive intégrée évidemment !
Notons une merveilleuse conclusion de cet ouvrage cinématographique, impeccable et original, en seulement deux plans séquences fixes qui éclairent les actes, sans aucun mot, du personnage du juré numéro 2 et de la procureure. Bravo Monsieur Clint Eastwood !
Évidemment, nous pouvons légitimement penser que Clint Eastwood a pensé au film de 1957 " 12 hommes en colère " dont je vous livre , ici et maintenant, le synopsis :
" Un jeune homme d’origine modeste est accusé du meurtre de son père et risque la peine de mort. Le jury composé de douze hommes( pourquoi aucune femme ?)se retire pour délibérer et procède immédiatement à un vote : onze votent coupable, or la décision doit être prise à l’unanimité. Le juré (Henry Fonda) qui a voté non-coupable, sommé de se justifier, explique qu’il a un doute et que la vie d’un homme mérite quelques heures de discussion. Il s’emploie alors à les convaincre un par un."
( Film réalisé par Sydney Lumet).
Quelles sont les grandes questions posées par « Twelve Angry Men »(Douze hommes en colère ) ?
Ce film est un plaidoyer en faveur de l'égalité devant la justice et une étude sur l'attitude des citoyens, sur la responsabilité individuelle et l'importance du respect de la différence. Clint Eastwood reprend cela en y ajoutant un dilemme fondamental uniquement pour le juré numéro deux évidemment.............
Une hypothèse pourrait être également déduite du scénario, à savoir que le juré numéro deux voudrait imaginer être répréhensible , sans que cela soit la réalité , mais qui serait intellectuellement intéressant de débattre pour débattre avec les autres jurés pour avoir une raison de prendre du recul dans son foyer conjugal où un nouveau né est prévu, sous peu de temps .........
Qu' en pensez-vous ?
J' ai bien réfléchi.
Je vous écrit mon secret, à savoir pour vraiment découvrir une œuvre cinématographique, en salle de cinéma naturellement, il convient de ne rien lire sur le film que vous voulez voir , ne rien voir de ce film, même pas la bande annonce............ En somme, découvrir chaque œuvre cinématographique totalement vierge et en étant tout à fait disponible alors , et alors seulement, vous pourrez vivre l' œuvre cinématographique, au fur à mesure , que vous la découvrez !!!!!!!!!! Essentielle !!!!!!!!!!!!!Ensuite vous pouvez lire des revues de qualité comme :
- Positif d'abord,qui, selon Martin Scorsese est la meilleure revue du cinéma au monde ( je partage cet avis) puis:
- Les cahiers du cinéma,
Et
- La septième obsession,
Et voilà !
Évidemment,
lire des livres sur le septième art, et cetera....... .... et puis regarder le film en DVD ou en Blu Ray ou en le téléchargeant ou en VOD ....Mais ne jamais découvrir un film sur un
écran de télévision, ni n' importe quel écran électronique , grand ou petit.............
Puisque nous sommes entre nous , imaginez -vous découvrir les films suivants autrement qu' en salle de cinéma, à savoir :
- les films de Stanley Kubrick,
- ceux de Terence Malik.
- ceux de Andreï Tarkovski,
- ceux de Chantal Ackerman,
- ceux de Théo Angelopoulos,
- ceux d' Akira Kurosawa,
- ceux de Jane Campion,
- ceux de Mamoru Oshii,
- ceux de Hayao Miyazaki,
- ceux de Christopher Nolan,
- ceux de Sydney Lumet,
- ceux de Léos Carax,
- ceux d' Agnès Varda,
-ceux de Jean - Luc Godard, - ceux de Clint Eastwood,
- ceux de Fritz Lang,
- ceux de Friedrich Murnau,
- ceux d'Alfred Hitchcock,
- ceux d' Ida Lupino,
- ceux de Shinya Tsukamoto,
- ceux de Kore - Eda Hirakazu,
- ceux de Ruysoko Hamaguchi,
- ceux d'Alain Resnais,
- ceux de Nuri Bilge Ceylan,
- ceux de Steven Spielberg,
- ceux de Catherine Corsini,
- ceux de Charles Chaplin,
- ceux de Jacques Audiard,
- ceux de Jean -; Jacques Annaud,
- ceux de Béla Tarr,
- ceux d' Alexandre Sokourov,
- ceux de Justine Trier,
- ceux d' Audrey Diwan,
- ceux de Jeff Nichols,
- ceux de Georges Miller,
- ceux de Boris Lojkine,
- ceux des frères Lumière, et cetera .............
Même si vous n' êtes pas cinéphile, voir en découvrant un film n' est pertinent qu' en salle de cinéma naturellement ! Je sais je me répète !
Voir et découvrir un film sur un écran de smartphone ou de tablette, c' est comme aller à la chasse aux papillons avec une pioche en guimauve évidemment..................
Imaginez - vous visiter le Japon sur un site de " réalité virtuelle"?
Le but de la "réalité virtuelle" est de permettre de vivre une expérience d'immersion intense. On réalise alors une activité sensori-motrice et cognitive dans un univers créé numériquement.
Certes !
Mais à force de s' immerger souvent dans ce type de "réalité " non naturelle , pourrait - il y avoir des modifications neuronales dans chacun de nos cerveaux ?
Si oui, comment s' en rendre compte ? Et comment préserver son intégrité physique et mentale ?
Si vous avez une réponse argumentée , je suis intéressé......'
A propos de la réalité " virtuelle" , voici quelques citations :
Et par exemple :
" En 2005, le philosophe Jean Baudrillard, auteur de "La Société de consommation" revient sur son analyse de la disparition du réel en cherchant à en faire connaître les tenants et les aboutissants. Le réel étant mort, nous ne vivons que dans de la fausseté, une hyperréalité qui se prend pour le réel.
Les médias façonnent une illusion globale:
Il y aurait une forme d’imposture métaphysique : l’illusion que Jean Baudrillard appelle hyperréalité se prend pour le réel, et s’impose ainsi à nous comme le seul monde accessible. Il n’y a plus de place pour un imaginaire clairement distingué d’une vérité : tout se confond, et le monde entier nous est accessible par le biais des médias qui désormais créent du sens, créent les événements mais ne les représentent plus adéquatement".
( Extrait d' une émission de France Culture avec le philosophe et sociologue Jean Baudrillard).
Donc être, pour un moment, juré en cour d'assises est totalement difficile si ce juré veut accomplir cette mission avec probité et lucidité et sans a priori donc en toute liberté intellectuelle.
Pour le moment je n'ai pas eu l' honneur d' exercer la fonction de juré en cour d'assises. Si c ' est le cas un jour, je sais que je me poserais des tas de questions et je suis certain que les délibérations douteraient très longtemps avec moi évidemment pour la bonne cause!
Mais revenons au long métrage époustouflant de Clint Eastwood et voici une légitime interrogation :
Imaginons que je sois ce juré numéro 2! Que ferais - je, si j' étais dans sa situation exceptionnelle ? Idem , si j' étais dans la situation atypique de la procureure ? Et vous , que feriez - vous ?
Cordialement.
Gérard Michel