Justin Kemp, dont l’épouse attend leur premier enfant, est sélectionné en tant que juré. Il y a un an, le corps d’une femme a été retrouvé au bord d’une route, dans un fossé. Son petit ami violent est sur le banc des accusés. A l’énoncé des faits, le jeune homme se souvient avoir percuté un daim cette nuit-là sur cette même voie.
On avait laissé un Clint momifié, s’efforçant de jouer les coqs machos au milieu d’une très basse-cour. Le grand réalisateur qu’il a été retrouve des couleurs et prouve qu’à 94 ans, il a encore des choses à illustrer. Certes, sur le papier, le scénario a tout d’un roman de gare ou d’aéroport, tant ses ficelles tendues paraissent épaisses. Les jurés sont en colère à cause de l’un d’eux et feignent de mener l’enquête à la place des avocats et de la police. Si les instants téléphonés existent, ils n’empêchent aucunement le maintien solide de l’ensemble. Avec cette réflexion constante sur la justice, figure féminine aveuglée, portant la balance dans une main et le glaive dans l’autre. A-t-elle besoin de la vérité pour se montrer équitable ? Dans son jardin du bien et du mal, l’équilibre demeure difficile à trouver. Le coupable peut être innocent, quand l’innocent serait coupable. La gueule d’ange de Justin Kemp, interprété par Nicholas Hoult, dissimule un dilemme démoniaque. Le système judiciaire américain a certes des failles, mais il veut se croire le meilleur en laissant choisir le citoyen. Mais à force de voir lâchement midi à sa porte, c’est le châtiment silencieux qui toquera un jour.
(7.5/10)
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