Clint Eastwood impose le respect avec ce nouveau (et dernier ?) long-métrage réalisé à 94 ans. Au lieu de prendre une retraité bien méritée, l’immense acteur/cinéaste ne s’arrête pas et signe un film pas déshonorant mais très loin de ses plus belles réussites; pour prendre un exemple récent, dans son inégale filmographie des 20 dernières années, « Le cas Richard Jewell » était bien plus passionnant.
Ici tout est très classique et sage que ce soit dans son approche du film de procès (les meilleurs moments sont ceux qui rappellent le chef d’œuvre « 12 hommes en colère » ; les flash-back sont par contre très lourds) que dans les thématiques 100% Eastwoodiennes (la justice, la rédemption, un faux coupable…). Le pire étant que le récit repose sur un saut de foi qu’il est très difficile à accepter avec ce juré assistant au procès de son propre crime. Le concours de circonstance est un peu gros (on pourrait presque attendre un retournement de situation qui ne viendra pas).
Et ce n’est pas la mise en scène, sobre, ni l’interprétation inégale (Hoult est un peu léger pour un 1er rôle tandis que Sutherland et Simmons sont surcastés; en revanche Toni Collette et Chris Messina sont plutôt justes) qui permettront de faire passer la pilule. Enfin le dernier quart d’heure est maladroit
(le verdict, condamnant l'accusé, est incompréhensible sachant que 6 jurés étaient convaincus de l’absence de preuve et le plan final laisse songeur)
et conclut cette œuvre mineure du grand Client sur une fausse note.