Décidément, Hollywood peut remercier les mayas et leurs prédictions. En effet, alors que nous vivons peut être nos derniers jours sur Terre, les films ayant pour sujet la fin du monde se multiplient. Abordée sous tous les angles, la disparition de notre bonne vieille planète bleue est une nouvelle fois au centre de cette comédie romantique, deuxième film de Lorene Scafaria après Une Nuit à New York.

Desservi par son casting et sa bande annonce, Jusqu'à ce que la fin du monde... risque de décevoir plus d'un spectateur, venu rechercher une comédie portée par Steve Carell, plus habitué il est vrai aux bonnes grosses pochades qu'aux bluettes adolescentes. Et le début du films ne donnera pas tort à cette catégorie. L'humour noir y est très présent, et on croit alors assister à une comédie un peu pince-sans-rire, dans la lignée de l'excellent Shaun of the dead. Malgré l'ambiance mélancolique qui semble régner sur le monde, les sourires sont donc au rendez vous.

Et puis, d'un coup, le film bascule, changeant de registre pour se tourner vers la comédie romantique pure et dure, dans une sorte de road trip à travers une Amérique qui, malgré l'imminence de la catastrophe, ne semble pas trop bouleversée. On est loin des ambiances de fin du monde habituelle, avec son cortège de foules hystériques, de prophètes et de chaos urbain. A peine croise-t-on quelques joyeux queutards bien décidés à disparaître en plein milieu de la plus grande orgie jamais orchestrée.

Ce revirement subit pourrait sonner le glas du film, mais force est de constater que, par une étrange magie, le charme opère, et on se prend d'empathie pour ce couple pourtant si mal assorti. Malgré une fin un peu trop guimauve et larmoyante, on ressort de ce film étrangement ému. La grâce et le charme de Keira Knigthley s'oppose avec délice au cynisme désabusé de Steve Carell, et le duo n'est pas sans rappeler celui composé de Zach Braff et Natalie Portman dans Garden State, dont on retrouve l'ambiance mélancolique.

Surprise de l'été, cette comédie annoncée risque de décevoir les spectateurs en quête de rire gras et facile. Mais il charmera les amateurs du genre, conquis par la beauté éthérée de cette fin du monde annoncée.
Hyunkel
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le 13 sept. 2012

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