Film percutant s’il en est, je vous recommande d’aller voir « Jusqu'à la garde » sans rien lire, sans rien voir sur le film. C’est ainsi que l’on comprend mieux la tâche fort compliquée des juges qui doivent attribuer la garde d’enfants en se fondant sur des témoignages souvent opposés et les déclarations des avocats. Dans le cas présent, qui du mari ou de la femme dit vrai, pourquoi tant de haine envers le père, est-ce une manipulation de la mère ?
Ce doute va rapidement être éclairci en laissant place à un malaise puis une terreur tellement bien rendus à l’écran que la fin du film en point d’orgue est totalement remuante et l’on sort de la séance sans un bruit et complètement KO (le générique de fin n’a pas de musique ce qui renforce la note finale).
Si le film semble dépouillé et un brin répétitif, c’est pour mieux nous surprendre et nous tromper. Les tranches de vies tournent rapidement au cauchemar et le moindre bruit du quotidien devient source de tension et d’inconfort, le simple intérieur d’une voiture devient un enfermement dans un mitard à perpétuité…
Cette expérience cinématographique est assez incroyable à vivre ! Attendez-vous à vous tordre sur votre siège et à suffoquer à la scène finale.
Et si le rendu est aussi convainquant, en plus d’une réalisation très maline, vous pourrez également apprécier le jeu du duo Léa Drucker et Denis Ménochet mais aussi le premier rôle de Thomas Giora qui est particulièrement émouvant et touchant. Il a la lourde responsabilité de porter le secret et de vouloir protéger alors qu’il n’est qu’un enfant.
Le scénario reste souvent distant, tel un boxeur au fond du ring qui finit par asséner des uppercuts bien frontaux, cela ne l’empêche pas de montrer de façon subtile les névroses familiales, le déni, les blessures qui conduisent à la violence conjugale.
Un grand thriller, aussi inattendu que bienvenu !