Un couple divorce, et la mère se bat pour avoir la garde exclusive de son fils de 11 ans tandis que le père veut qu'elle soit partagée.
Si mon résumé est pour fois succinct, c'est pour mettre le spectateur dans le même état que je le fus durant ces 93 minutes, à savoir ébahi de la puissance de ce premier film. C'est donc un divorce, mais qui n'est pas vécu de la même façon des deux côtés, avec la femme qui cherche à se cacher avec son enfant, pour que son ex-mari ne les retrouve pas. Il doit donc aller chercher son fils le week-end chez ses ex-beaux parents.
Mais d'une certaine façon, tout est dit en dit cet acteur incroyable qu'est Denis Ménochet, que son physique massif sert avantageusement pour des raisons que je ne dévoilerais pas, mais j'ai rarement vu un personnage occuper à ce point un cadre, et il apparait parfois comme un Golgotha auprès de son fils chétif qui le craint, et qui l'appelle l'autre.
On sent l'implication énergique de Denis Ménochet et Léa Drucker, et il faut aussi souligner ce tout jeune acteur qu'est Thomas Gioria, qui est vraiment entre le marteau et l'enclume, car sa grande soeur va avoir 18 ans, donc pas concernée par la garde, mais qui a elle aussi ses problèmes.
C'est souvent très dur, au point que c'est un des rares films où je suis ressorti physiquement épuisé, les nerfs à vif, avec seulement peu de plans, mais le réalisateur maitrise également le hors-champ d'une façon étonnante. Ne parlons pas du son... Pour un premier film, on sent un réalisateur très sûr de son geste, qui va à une épure où il n'y a aucune musique, pour nous plonger dans une réalité que bien trop de monde peut vivre. Mais ici, on serait proche d'un thriller.
Voici sans nul doute le meilleur premier film français que j'ai découvert depuis des lustres, et je suis bien peiné pour les acteurs, tous formidables, que pour le réalisateur, Xavier Legrand, qui aura peut-être du mal à faire aussi bien par la suite.