Il est amusant de constater le fossé culturel qui sépare la France des Etats-Unis. Tout comme nos comédies françaises, certains films américains s'exportent plutôt mal chez nous, des long-métrages cultes au pays de l'Oncle Sam sombrant dans un certain oubli une fois franchit nos frontières. Peu connu chez nous mais très populaire aux USA, "Jusqu'au bout du rêve" entre parfaitement dans cette catégorie.
Pour aborder convenablement le film de Phil Alden Robinson, il faut prendre en compte deux passions typiquement américaines: celle pour le baseball et celle pour les fables à la Capra. Deux facteurs qui peuvent effectivement expliquer le peu d'intérêt du public français envers le film.
Une fois accepté le concept farfelu du long-métrage (un fermier construit un stade de baseball dans son champ de maïs après avoir entendu une voix) et la naïveté de l'ensemble, "Jusqu'au bout du rêve" est une fable agréable et touchante, certes maladroite, mais empreinte d'une certaine tristesse, quand elle s'attarde notamment sur les relations conflictuelles entre le personnage principal (Kevin Costner, impeccable) et un défunt père avec qui il n'a pas eu le temps de se réconcilier, et les fantômes du passé qui n'auront vécus que pour vivre pleinement leur amour pour un sport qui leur aura tant donné.