Jusqu'au bout du rêve : la version française.
"A la mort de son père Bernard, octuple champion départemental de pétanque marseillaise, René a tout plaqué pour s'installer en Ardèche, terre de rocaille et de patois savoureux. Accompagné de sa fidèle femme, Emilie, et de sa fillette, Germaine, il s'est courageusement lancé dans le polyélevage de poules et de blé noir, malgré la désapprobation familiale, et notamment celle de son frère, Jean-Marc, l'ambitieux, actuellement sous-conseiller au Crédit Agricole Poitou-Charentes (mais il pense devenir conseiller bientôt).
C'est par une belle nuit de juin, alors qu'il rentre d'une soirée paysanne avec Thomas (affectueusement surnommé "Toto" par les gens du cru) et Marcel, les fils du plus gros éleveur de porcs des environs, que René entend la voix qui va bouleverser son existence : "Si tu le bâââtis, il viendra sûûrement". Bâtir quoi ? Faire venir qui ? En proie désormais à des maux de tête insoutenables auxquels le pinot local n'est peut-être pas étranger, René ne dort plus, désormais agité par ces seules questions. Il en oublie même de nourrir les poules et d'arroser le blé.
Ce n'est qu'au bout d'une semaine d'intenses réflexions et au prix de plusieurs décalitres de vin rouge que René parvient finalement à résoudre l'énigme pour, finalement, être mis face au plus grand défi de sa vie : bâtir dans sa ferme même un terrain de pétanque, accomplir son destin, et répondre à la demande de ce père avec lequel il n'a jamais pu s'entendre."
Les avis de la presse sur cette production française :
"Une formidable histoire d'amour filial et de passion du sport" - Télérama
"Un bouleversant hymne à la vie rurale et au dépassement de soi" - Les cahiers du Cinéma
"Réac, con et moche" - Les Inrockuptibles
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Non mais sérieusement.
J'apprécie très sincèrement Kevin Costner et je n'ai, ma foi, rien contre les comédies dramatiques américaines des familles - Capra m'en soit témoin.
Mais là, tout de même, on parle d'un paysan qui, un soir qu'il regarde les vents nocturnes balayer ses champs de maïs dont il est si fier, tandis que sa petite fille joufflue regarde la télévision, entend des voix lui demandant de bâtir un terrain de base-ball - et le pire, c'est qu'il le fait ! Et ça ne semble étonner ni sa femme, si sa fille, ni qui que ce soit de censé dans ce maudit patelin ! Ça ne vous pose pas de problème qu'un plouc halluciné entende des voix lui disant de construire un terrain de BASE-BALL au milieu de nulle part ? De base-ball, nom de Dieu ! Jeanne d'Arc, au moins, avait un tant soit peu la classe...
Enfin, revenons au propos initial - celui pour lequel j'ai écrit un petit synopsis transposant "Field of Dreams" dans nos contrées. Si je n'avais qu'un constat à tirer de ce film, ce serait sans doute que l'on est souvent étrangement plus indulgent avec le cinéma américain que l'on ne l'est avec le cinéma français, ce qui me semble assez injuste - mais je comprends parfaitement que quand on remplace Kevin par René et l'Iowa par l'Ardèche, tout paraît tout de suite moins sexy.
N'empêche. Là, j'ai eu l'impression de mater un épisode de "Louis la Brocante" version U.S d'une heure et demie. Dur.