Jeune banquière ambitieuse, Christine refuse un prêt à une vieille gitane, pour satisfaire son patron peu conciliant. Choix qu’elle va amèrement regretter, car la vielle dame va lui jeter un sort et la faire tourmenter par un démon des plus coriaces !


On sent qu’après la trilogie « Spiderman », Sam Raimi s’est éclaté à tourner « Drag me to Hell », qui revient à ses premiers amours : l’horreur décomplexée. Ici, peu ou pas du suggéré, ni d’ambiance lancinante. Le film est un festival d’horreur visuelle cartoonesque et trash, où le spectateur va en prendre plein les mirettes… et notre héroïne littéralement plein la figure !


A ce niveau, on remarquera la propension du scénario à vouloir châtier frénétiquement la bouche de la protagoniste, toute sorte de chose y entrant gaiement ! Peut-être est-ce du au fait que Ivan Raimi a participé à l’écriture et apporté son expérience (le frère de Sam Raimi est médecin urgentiste à la ville, et a du en voir des vertes et des pas mûres) ? Toujours est-il que le film ravira certainement les stomatologues fétichistes…


La réussite tient au fait que l’on aurait pu assister à un défilé d’effets visuels sans âme, et heureusement il n’en est rien. D’abord grâce à l’héroïne, attachante malgré sa profession détestée (rappelons que le film est sorti peu après la crise financière de 2008). La prestation d’Alison Lohman aide à cela, ainsi que l’écriture de son personnage, soumis à de nombreuses personnes infectes (collègues, beaux-parents…) et par contraste à un petit ami gendre idéal qui se détache des clichés du genre (il soutient sa petite amie, même quand elle parle de surnaturel).


Ensuite grâce à un humour assez génial, qui oscille entre du trash burlesque lors des séquences horrifiques, et du second degré très bien chronométré. Enfin, le film ne laisse aucun temps mort, enchaînant les idées horrifiques délirantes les unes derrière les autres.


« Drag me to Hell » est donc un retour aux source jouissif, qui faut peut-être plus rire que trembler, mais on ne s’en plaindra pas ! Pour l’anecdote, il s’agit du dernier gros rôle pour Alison Lohman, qui mettra ensuite son métier d’actrice entre parenthèse pour se consacrer à sa famille.

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le 10 mars 2022

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Redzing

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