A ne pas regarder seul(e)...
A première vue, le titre semble ne semble rien prédire si ce n'est un nouveau film de série B, à classer avant même de l'avoir vu. Et c'est un grand tort! Jusqu'en en enfer est plus qu'un film d'horreur, tout d'abord parce qu'il dérive vers le genre fantastique, et ensuite parce qu'il réinvente le film d'épouvante banal. Certes un nombre de scènes terrifiantes sont filmées d'une manière classique, avec le fameux sursaut qui nous hante encore après le film. Mais c'est sans compter le génie de Sam Raimi, qui revient aux origines de sa carrière cinématographique, bien avant la Saga Spiderman (Evil Dead). Outre les frissons obligatoires de tout film d'horreur qui se respecte, Raimi libère avec une vision très chaotique les vieilles ficelles de la sorcellerie gitane (si peu expérimentée dans ce genre). La fatalité presque excessive du réalisateur plonge les personnages infortunés dans un enfer indescriptible et redoutablement efficace sur nos nerfs. La bande son, aux mélodies étrangement discordantes (portées par des violons) accroît considérablement cet effet fantastique et hors du temps, qui symbolise l'Enfer sur Terre, d'un point de vue quasi théologien (s'il n'était pas aussi irrévérencieux). Et de bout en bout, jusqu'à la dernière seconde on prie pour que l'héroïne l'emporte contre le mal, contre ce mal démesuré, contre cette mort qui plane par dessus leur épaule. Et c'est avec un formidable entrain que le réalisateur nous scotche devant le funeste destin auquel semblent scellés les protagonistes. Terriblement efficace et bien mené!