Inégal.
Le scénario n'est pas hyper intéressant : le tout repose sur un discours facile que les auteurs ne prennent même pas la peine de développer ; en gros, les milieux défavorisés sont positifs, on y trouve de belles personnes compétentes, même les dealers sont sympas, parce qu'il y a une notion de respect. Les auteurs ne proposent aucune mise à distance, aucun contre-argument, tout va pour le mieux. Les personnages sont nombreux et la caractérisation assez faible. Les différentes sous-intrigues sont convenues, et ne surprennent que rarement.
L'humour est ce qu'il reste au film pour survivre et c'est là que c'est inégal : durant la première moitié, rares sont les blagues qui font rire ; durant la seconde, on en trouve un peu plus heureusement (mais pas assez). Les boutades sont souvent faciles, ne vont pas assez loin et puis de temps en temps, un petit instant de grâce.
La mise en scène sent le budget limité au niveau de la photographie et de quelques mouvements de caméra misérables (dignes d'un téléfilm). La lumière est plate, les décors peu nombreux. Le découpage fonctionne malgré tout, on comprend l'action tandis que le montage est suffisamment rythmé. Les acteurs sont bons, Lellouche est quant à lui excellent, c'est dingue de voir comme son jeu s'améliore au fil des films. La musique est correcte.
Bref ça aurait pu être mieux ; en fait, on dirait que ce film est une réponse politiquement correcte au film "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?", afin de montrer que le racisme et les préjugés ça n'est jamais bon parce qu'en fait tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.