Un exemple de feel good movie sympathique, mais trop gentillet et bien-pensant.
Sur mon barème, on est entre le gros 5 et le petit 6, et ce qui me fait basculer vers la seconde option, c'est les 3-4 titres rap-soul de la BO, particulièrement bien choisis : un film dont le générique débute sur "Seine-Saint-Denis style" de NTM ne peut pas être foncièrement mauvais…
Plus sérieusement, dans cette histoire de start-up parisienne exilée à La Courneuve, on sent que le réalisateur franco-algérien Mohamed Hamidi (dont c'est le troisième long-métrage, après "La vache" notamment) connaît bien son sujet, avec une description de la banlieue certes caricaturale mais émaillée de nombreux clins d'œil perspicaces.
Hamidi développe un indéniable sens de l'observation, mais ne prend pas suffisamment de risques : en effet, "Jusqu'ici tout va bien" est un film prévisible et convenu, malgré quelques vannes politiquement incorrectes.
Les personnages sont peu développés, souvent unidimensionnels, au point que certains ne servent pratiquement à rien, à l'image de Sabrina Ouazani. D'autre part, Mohamed Hamidi accorde trop de place aux amourettes improbables des divers protagonistes.
Le film s'appuie donc essentiellement sur une bonne idée de départ et sur sa bonne humeur générale, davantage que sur un humour percutant : les occasions de se marrer franchement restent ainsi plutôt rares.
C'est donc une comédie qui sera fortement tributaire de votre état d'esprit au moment du visionnage : selon l'humeur du moment, vous serez plutôt détendu ou bien agacé par ce petit divertissement sans prétention, dans lequel Gilles Lellouche ajoute une nouvelle corde à son arc, avec ce rôle d'entrepreneur qui doit dépasser ses préjugés.