A Glasgow, un jeune homme d'origine pakistanaise est coincé entre les traditions familiales, ses parents lui imposent un mariage arrangé avc une femme du pays qu'il ne connait pas, et l'amour qu'il porte à une jeune professeure de musique. Sa liaison avec cette dernière est vue d'un très mauvais œil par sa famille, mais il est tellement respectueux de ses parents qu'il n'ose pas leur annoncer qu'il en aime une autre de peur de les briser.
Pour une fois, Ken Loach abandonne le côté social qui lui sied tant pour raconter une histoire d'amour, contrariée certes, mais qui porte en elle les stigmates d'un racisme ordinaire. J'ai été très touché par le film, porté non seulement par Eva Birthistle et Atta Yaqub, mais qui se heurte au mur des traditions. Car au départ, si on excepte le contexte familial, tout porte à croire que leur histoire se passera sans encombres. Ils s'aiment, font l'amour, partent ensemble en vacances sur les pages espagnoles, et puis soudain, les ennuis vont s'accumuler... Comme un défi à leur amour au nom des convenances d'une famille conservatrice.
Toujours écrit par Paul Laverty, je regrette juste qu'une sous-intrigue, impliquant la jeune femme et son passé, impliquant des conséquences sur son avenir en tant que professeure, soit un peu évacuée, mais Just a kiss est sans nul doute un très bon film. A la fois engagé, quand il s'agit de parler des traditions vécues en tant que poids pour s'épanouir, voir la fille cadette qui tient soudainement tête au père pour faire des études dont elle a envie, mais touchant quand il parle d'un amour qui nous dépasse. La scène où, enfin, le fils va tenir tête à son père est bouleversante, car à ce moment-là, ce n'est plus un fils à son papa, mais un homme qui va prendre son destin en mains.
Le film a été tourné entre Sweet Sixteen et Le vent se lève, c'est dire à quel point Ken Loach était en forme...