Pour moi, Ken Loach a rarement été dans ce que l'on appelle la subtilité. Il veut montrer que les traditions et la religion sont souvent des obstacles à l'amour et donc au bonheur. C'est un peu enfoncer des portes déjà bien entrouvertes, mais comme elles ne sont toujours pas complètement ouvertes, pourquoi pas.
Mais malheureusement le film a deux très grosses faiblesses, qui participe à son gros manque de subtilité :
- Pour ne certainement pas stigmatiser le communauté musulmane, le réalisateur s'est senti obligé d'inventer d'opposer à la protagoniste, qui n'a pas de famille donc aucun antagoniste potentiel de ce côté-là, un prêtre fanatique tellement hyper-lourdingue qu'il en perd toute crédibilité
- Les membres de la famille musulmane du protagoniste n'évoluent pas d'un iota, dans un sens ou dans un autre. Loach aurait mis des statues de sel à la place, ça n'aurait pas fait de différence.
C'est dommage parce que tout n'est pas à jeter. Les deux personnages principaux sont attachants et la scène finale est tellement délicieuse qu'elle aurait mérité d'être dans un très bon film.