Les towns américaines sont un champ infini de possibilités ; communautés ouvertes à l'extérieur tout comme refermées sur elles-mêmes, elles offrent exactement le format voulu par un film, en nombre de personnages comme de rebondissements potentiels. Les premiers films de Roberts l'avaient compris, et c'est un semi-retour aux sources avec Marshall… Un retour aux mauvaises critiques, aussi.
Pourtant, la vie de Roberts est une bulle bien pensée qu'on pénètre comme par effraction, d'amples mouvements de caméra rythmant la découverte de son monde et se faisant la métaphore de ses mœurs ouvertes. Gere et Roberts vont bien ensemble, la comédie est légère mais consciente de ses limites, et le côté doucement communautaire de la ville de Hale fait comme un fil rouge, et blanc comme le mariage, et bleu comme le ciel presque tout le temps ; les couleurs du "I love America" auquel on fait bien d'être converti pendant un moment. Même si, il faut l'admettre, la patine est un peu trop optimiste et ne jette pas un regard sur la crédibilité de son cœur ; 50% d'absurdité et 50% de cocasse dans les mariages ratés en chaîne (pour référence, c'est 100% d'absurdité dans le titre français), mais pas vraiment de cohésion dans l'éclosion des sentiments.
Quantième Art