D'abord, la situation criminelle classique est ici inversée, puisque le meurtrier ne cherche pas à cacher son crime mais à le faire connaître et condamner.
Ensuite, Chabrol développe une belle ambiguïté en sondant son terrain social de prédilection, celui de la bourgeoisie française. Il brosse le portrait d'un bourgeois tiraillé entre différentes aspirations, les siennes et celles de son milieu, contradictoires et paradoxales, douloureuses et fatales. Un besoin autodestructeur de pénitence et de rédemption. Cette trajectoire tourmentée est placée sous le signe de la souffrance et du plaisir mêlés . Servis par le jeu subtil de M.Bouquet et la composition qui fait froid dans le dos de Stéphane Audran,
Impitoyable dans son dénouement, ce film constitue peut-être la critique la plus implacable du réalisateur contre le monde bourgeois.