Dernier opus de la trilogie Serafini/Lundgren après Hard Rush et Blood of Redemption, Justice souffre des mêmes maux. Un manque de budget criant, un montage quelque peu épileptique, des accélérés pour les scènes de transition ou à l'inverse des ralentis dans les scènes d'action.
C'est d'ailleurs l'occasion pour moi de parler de Cung Le que j'avais trouvé plutôt efficace dans Dragon Eyes du fils Hyams. Dans Justice en revanche, si je lui accorde une relative férocité, dans les séquences requérant un peu plus d'émotion, il paraît étrangement à côté de ses pompes. Manquant de charisme, le regard bovin, au niveau du jeu, il se situe encore un cran au dessous d'un Vinnie Jones ou d'un Gianni Capaldi, deux autres habitués des productions Serafini.
Quant à Lundgren, une nouvelle fois pas dupe de ce qu'on lui donne à jouer, il arbore un curieux look à grands renforts de cheveux longs et moustache tombante. N'étant qu'un second rôle, il prouve comme dans Universal Soldier ou Stash House qu'il peut tout à fait exceller dans la peau du méchant sans avoir à se porter sur le dos tout le poids du film.
Justice se paie donc les habituels problèmes propres à nombre de DTV sortant de nos jours. Cung Le, en outre, est beaucoup trop juste pour assumer un premier rôle à fortiori quand il s'agit d'un ancien soldat US ayant fait la guerre en Afghanistan avec tous les traumas qui vont avec.
Le film se tape en outre une fin des plus discutables où le chef de la police lui-même légitime les actions de Le d'avoir voulu se faire justice lu-même. Oubliant par la même occasion la maxime de la police US "protéger et servir" balayée d'un revers de la main pour mieux compter les morts que Le laisse dans son sillage. Chacun appréciera la vision du scénariste et coréalisateur James Coyne très "Œil pour œil, dent pour dent".