Je me suis enfin décidé à le regarder, alors qu'il y a quelques années celui-ci aurait été sans doute une source d'excitation bien plus importante. Voir tous ces super-héros réunis, ça reste une sorte de rêve de gosse, ayant perdu pas mal de ses illusions au vu des derniers titres sortis, mais gardant un secret espoir d'y voir un peu de « magie enfantine ». Au final, j'avoue ne pas trop savoir écrire. La catastrophe crainte est évitée, ces deux petites heures se regardent sans trop d'ennui, on sent que les moyens sont (très) conséquents, avec un réel effort pour faire exister individuellement les différents membres de cette « Justice League ».
Le problème, c'est que cette aventure n'est justement pas individuelle, mais collective. Et là, je trouve qu'ensemble, cela ne fonctionne vraiment pas très bien. Trop différents à tout point de vue : dans leur personnalité, leurs pouvoirs, leurs caractères... Alors je sais bien que c'est le principe, mais en définitive, on ne s'intéresse à personne en particulier : c'est soit trop sérieux, soit pas assez, Zack Snyder ayant beaucoup de mal à trouver un équilibre et encore plus à donner de la personnalité à cet univers plongé dans un numérique dégoulinant comme jamais.
Tellement lisse, jamais naturel, toutes ces projections et autres créatures s'avérant à des années-lumières de l'imaginaire, des effets spéciaux que nous aimions tant dans les années 80 voire 90, sans parler de ce montage sonore assourdissant écrasant toute velléité créative, et je ne parle même de ces scènes d'action aussi tournoyantes qu'illisibles dans lesquelles l'auteur de « Watchmen » se vautre allègrement.
Steppenwolf est un antagoniste convenable, abîmé par des dialogues souvent très basiques, sans parler de
la résurrection de Superman le faisant presque passer pour un vulgaire amateur
dans leur affrontement. Heureusement, il y a donc ces super-héros qui, lorsqu'ils sont indépendants, ne sont pas déplaisants à suivre : certes, on n'est parfois pas loin de la grosse comédie, mais cela amène aussi un peu de légèreté à toute cette gravité presque cocasse. Je pense à Aquaman, notamment, et surtout à Flash, le seul à apporter une réelle fraîcheur avant ses probables aventures solo (autres que celles de la série télé, j'entends).
Côté interprétation, le job est fait, plus ou moins bien (je sais que c'est l'idée, mais on a quand même connu interprète autrement plus charismatique que Ben Affleck pour jouer Batman). Mais celle que j'adore, c'est Gal Gadot. Cette nana ferait fondre un iceberg rien qu'au regard : elle est sublime, parvenant presque à donner de l'allure à une tenue désespérément kitsch. Quelques images, visions attirent l'œil de temps à autre, comme si Snyder retrouvait très brièvement un peu de liberté artistique. Reste cette impression de sous-« Avengers » où tous les défauts de ces derniers seraient exacerbés à l'extrême, vaguement divertissant mais tellement caractéristique des films DC et Marvel d'aujourd'hui qu'il en devient totalement anecdotique. Passable.