Un ex-catcheur revient dans sa province natale et retrouve la corruption sur son chemin malgré lui.
Résultat : un film d'action champêtre hard-boiled (traduction : à la violence sans filtre ni sublimée), une perle 70's comme on n'en fait plus et inspirée de faits réels.
Le réalisateur Phil Karlson n'a pas à rougir à côté d'un Peckinpah, John Flynn ou Don Siegel. La mise en scène sèche et fluide comme le réalisme de la peinture sociale font mouche, tout comme le casting où Baker trouve son plus grand rôle, plus nuancé qu'il n'en a l'air. La violence n'épargne personne mais n'exclue pas pour autant la tendresse des scènes intimistes.
Après visionnage du film, difficile de comprendre ceux qui s'offusquent d'un prétendu sous-discours réac. Il ne faudrait pas confondre la brutalité des causes et des faits avec l'apologie de la violence unilatérale d'un Death wish 3, 4 et 5.
Simple travailleur, le héros est un idéaliste qui aide et défend les opprimés, y compris les gens de couleur (début 70), apprend à connaître la constitution pour la faire respecter aux véreux, n'aime pas spécialement les armes à feu et fait confiance à la bonne-foi des citoyens sans non plus faire la morale aux prostitués... tout en doutant de l'efficacité de son nouveau job. Bien mal lui en prend d'ailleurs. Il est toujours facile de jouer les moralisateurs passifs, moins de prendre humblement la mesure dans telle situation (si le personnage joué par Baker a le physique parfait de la brute épaisse, il fait néanmoins preuve d'un pragmatisme éclairé où chacun a le droit de vivre tant que la loi est respectée par tous). De plus le réalisateur Phil Karlson fait montre d'un belle délicatesse dans les scènes amoureuses et intimistes avant et après le drame.
Comme dit le solide blog psychovision "passant outre les discours des soi-disant bien pensants qui demandent justice mais n'agissent pas. Le message est clair : si vous voulez que cela change... bougez-vous le cul ! Mais c'est là où le film est vraiment malin, car au lieu d'éluder les conséquences de ses actes, elles les exposent clairement." CQFD.