Peut-il exister un film d'action plus archétypal que celui-ci ? Tout est simple et va droit au but : y'a un méchant complètement taré en plein trip meurtrier et y'a un gentil frondeur et invincible dont le corps est une arme absolue. Mais les deux sont potes de maternelle et évoluent dans leur propre univers italo-américain de carte postale (avec des mafieux en costard qui mangent des pâtes, des vieilles mamas qui prient le bon dieu et plein de vénérables traditions). Tout est foudingue dans Justice Sauvage, essence brut de plaisir brutal. Je crois que la séquence qui résume le mieux le film, c'est Seagal qui se pointe sur le lieu du meurtre de son pote, fringué en commando décontracté, et qui réclame au commissaire un shotgun et une bagnole pour régler l'affaire à sa façon. Et après 5 secondes de réflexion de son boss, de récupérer tout ça sous les encouragements de ses collègues. Quand on accepte ça, on peut accepter tout le reste du film, pourtant bien fourni en débilités astronomiques (j'ai une tendre préférence pour la brève séquence où le frangin barman se fait rudoyer par le tortionnaire de la mafia, un p'tit vieux nommé Rusty qu'on ne revoit malheureusement plus par la suite).
Bon, les séquences d'action sont dantesques (raaah, la descente dans le bar) et il faut reconnaitre que leur crédibilité dépend entièrement de Steevy, impérial du début à la fin. Surtout avec son petit côté relou à gonfler tout le monde avec ses histoires d'enfance complètement clichées. Le petit plus qui compte, ce sont d'ailleurs les à-côtés de l'action, quand on voit que c'est aussi un homme sensible, qui ramasse les chiots sur la route, fait vivre le petit commerce, parle toutes les langues du ghetto et récupère sa future ex-femme en un claquement de baiser. Bon, faut dire que le film est un pur véhicule à son iconisation, de l'introduction où son nom apparait sur un arrêt sur image de sa tronche à travers le pare-brise enfoncé par le mac qu'il vient d'y balancer, au générique de fin, constitué d'un best-of de ses scènes avant de se conclure une nouvelle fois sur son visage en plan fixe.
Bref, Justice Sauvage est un film indispensable.
A noter la participation éclair de Julie Strain qui doit se contenter d'une apparition éclair sur 2 photos et morte dans un lit. Je ne l'avais même pas reconnu.