Hé oui c'est ce que j'ai envie de penser spontanément (même si je ne suis pas sûre que ce soit ce dont lui il a envie) quand je vois le contraste dans le film avec les images du robot Macron. On dirait un mannequin de cauchemar, une statue de cire mal faite au sourire figé, comme plaqué sur un visage sans expression. Un peu comme quand on regarde une série fantastique où l'on voit des démons s'emparer d'un corps... Face à lui de vrais êtres de chair et de sang, des hommes et des femmes en gilet jaune, dont on lit à la fois la détresse de leur situation et la nouvelle dignité acquise dans leur révolte partagée. Cet émerveillement devant ce mouvement inattendu comme sorti de terre, de la terre de cette France rurale, dure à la tâche, habituée à souffrir en silence, dans l'isolement de la misère qu'on ne veut pas montrer, ultime fierté. Cette France des oubliés à l'écart de tout et surtout de la politique et même des syndicats, depuis parfois de longues années, qui tout d'un coup se réveille, et prend conscience de sa force quand elle est rassemblée. Et là, on a envie de crier au miracle, ce miracle tant attendu (même si l'on n'est pas croyant) d'une France qui enfin se lève, d'un mouvement qui va permettre aux gens à la fois de se rencontrer et de prendre conscience non seulement de leur histoire mais du fait que ce sont eux qui la font, l'Histoire ! Et l'on comprend que, quelle que soit l'issue de ce mouvement il y aura un avant et un après pour toutes celles et tous ceux qui y auront participé.