Bon pitch pour résultat discutable

Après un premier essai plutôt prometteur en 2009 avec "SIMON WERNER A DISPARU", Fabrice Gobert signe cette année son deuxième long métrage K.O. Si le réalisateur a mis aussi longtemps à revenir dans les salles obscurs, c'était pour se concentrer sur le développement des deux saisons de sa série ''LES REVENANTS'', l'une des plus belles œuvres atmosphériques de ces dernières années (tout du moins la première saison).


Visiblement très intéressé pour mettre en scène le basculement psychologique de personnages en perte de repères (c'était le cas des ados de son premier film qui géraient chacun à leur façon la disparition d'un camarade de classe et c'était de nouveau le cas de manière très évidente dans LES REVENANT), Gobert joue cette fois-ci la carte du Thriller à concept que n'aurait pas renié David Fincher.


Un homme de pouvoir particulièrement antipathique (Laurent Lafitte pas franchement convaincu, ni convaincant) se réveille d'un coma et se trouve confronté à une déformation de la réalité telle qu'il la connaissait auparavant...


Sur ce postulat plutôt intriguant dans sa première partie, le film patine très vite en refusant de faire évoluer son intrigue d'un iota, préférant se faire succéder les scènes où notre (anti)-héros se retrouve confronté à de nouveaux éléments censés nous interroger sur ce qui nous a été présenté dans la première demi-heure... Le processus est répétitif et chaque élément du scénario est uniquement pensé comme un accessoire menant vers un twist final qu'on voit (malheureusement) arriver à des kilomètres...


Si le scénario semble bâclé, ce n'est rien comparé au développement des personnages : des petites stagiaires prêtes à tout pour réussir au flic passablement affable, on assiste à un vrai un défilé de personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres, ces derniers n'étant là que pour combler les trous d'une intrigue déjà faiblarde . La pauvre Chiara Mastroianni n'a absolument rien à jouer ; Pio Marmai erre entre deux scènes, se demandant ce qu'il vient faire dans cette galère.
Pourtant, le traitement stéréotypé pouvait prendre sens lors du rebondissement final, mais le manque total d'empathie dans l'ensemble du film empêche totalement de porter un nouveau regard sur eux.


En bref, malgré un prologue séduisant, une photo soignée et quelques idées de mises en scène, K/O est un vrai ratage (avant tout) scénaristique !


Sur un principe similaire, je conseillerai plutôt aux spectateurs de (re)découvrir STAY de Marc Forster. Un film imparfait mais plus onirique et audacieux dans le développement de ses personnages

TopTopinou
3
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le 26 juin 2017

Critique lue 340 fois

TopTopinou

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