Chaos debout
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le 2 juil. 2017
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Une mécanique implacable
Parce que les engrenages sont fondés sur la répétition circulaire, le film est une machine bien huilée : ellipses par fondu au noir à chaque évanouissement, des digicodes qui changent, une femme mystère qui répète toujours le même mantra et un beau baraqué qui fléchit mais point ne rompt : implacable, on vous dit.
Un polar 5 étoiles
Des boîtes de nuits avec des russes, des nymphomanes accrocs au succès des costards cravates, des lettres anonymes avec écrit en majuscules TU VAS MOURIR, de l’adultère low cost ( j’ouvre la porte, « oups, vous baisiez dans le bureau, sorry », deux fois) et des répliques sur le modèle de « c’est celui qui dit qui l’est » : Laffite dit à quelqu’un « Rentre chez toi, tu te donnes en spectacle ». A un moment donné, une heure plus tard, cette même personne désormais au top lui dit, wait for it : « Rentre chez toi, tu te donnes en spectacle ».
Fabrice Gobert dans la cour des grands
(ou, au choix : Hitchcockien, de Palmien, Lynchien, Finchien) : parce que personnage qui croyait maitriser sa vie mais non, parce que troubles de contact avec la réalité, parce que film scindé en deux, parce que Fight Club de cadres dans les bas-fonds industriels). Et pour ceux qui oseraient émettre des doutes, un poster de L’Enfer de Clouzot (film inachevé, maline, la référence.)
Laurent Laffite au sommet
Avec et sans la barbe, ceint de costards variés mais toujours seyants, Monsieur de la comédie française en a sous le coude. Sa composition favorite résidera dans l’étonnement (comment, ce n’est plus ma maison ? comment, je n’ai plus ce métier ? comment, toi ma sous-fifre, tu es désormais ma patronne ? etc., etc. etc.), qui atteint des sommets bien supérieurs à celui du spectateur assez vite blasé de cette laborieuse exposition. En ce sens, on peut parler de performance.
Cauchemardesque et vénéneux
Des rues de nuits, des trajets en voiture, des cartons posés sur des bureaux pour signifier la violence du capitalisme, l’envers du décor de la télé et ses paillettes factices, des visages tuméfiés et des divorces mal gérés, une angoisse lié à un temps qui s’éternise et un désintérêt qui croît…
A couper le souffle
Tasers, coups de feu, torgnoles, arrêt cardiaque et récurrence régulière des bips de l’électrocardiogramme. Indéniablement.
Labyrinthique et puissant
L’équipe elle-même s’y est perdue. Les scénaristes et leurs répétitions lourdingues pour tenter de justifier tout cet imbroglio, Pio Marmai (dieux du ciel cette performance), Laurent Laffite (qui sait jouer bien accompagné, regardez Elle), la moitié de Air… Ils cherchent encore la sortie.
Une claque !
Certains scénaristes en mériteraient même plusieurs.
Un thriller démoniaque
Il y a en effet quelque chose de diabolique à vous mener ainsi en bateau sur près de deux heures. On peut d'ailleurs déceler une annonce subliminale de son dénouement à travers la citation à deux reprises de Shiny happy people de R.E.M. :
Ce tube issu de l'album Out of Time, est aussi célèbre que son autre single, Losing my religion dont, rappelons-le, les derniers vers sont « That was just a dream »
Coïncidence ? je ne crois pas. Tout ceci est d’un sadisme quasi luciférien.
On n’en sort pas indemne.
…Sur l’état de santé du cinéma français et l’espoir de voir, un jour, une film à la hauteur des modèles auxquels il se mesure.
Croyez les journalistes. Tout ce qu’ils disent est vrai.
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le 27 juin 2017
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