A défaut d’avoir trouvé le Graal, Alexandre Astier a enfin pu mettre sur pied son projet de longue date, redonner à Kaamelott la taille qui lui était destiné. A la manière du Réveil de la force orchestrée par J.J Abrams, les premières minutes de Kaamelott offrent aux fans ce petit plaisir délicieux de pouvoir replonger dans un univers si apprécié. Le son caractéristique des trompettes et les retrouvailles savamment orchestrées avec nos personnages favoris est un vrai régal. D’autant plus que les petits nouveaux (Guillaume Gallienne et Clovis Cornillac) sont parfaitement soluble dans l’univers Kaamelottien. En revanche, c’est moins le cas de ce brave Sting, fan assumé de la série, mais qui semble débiter son texte phonétiquement et dont le rôle ne sert finalement pas à grand-chose. Peu importe, l’aventure est en marche et le plaisir est bel et bien au rendez-vous.


Hélas, passée cette agréable introduction, le kiff s’essouffle. On comprend rapidement que les vannes les plus courtes dans la série sont meilleures que celles étirées à l’infini dans le film. On déplore que le roi Burgonde répète inlassablement la même tirade extrait de la série, lui qui nous régalait de ses improbables déclamations. Un détail, peut-être, mais une problématique qui se retrouve régulièrement au cours du film. Donnant l’impression qu’Astier peine à jongler entre les genres (de l’heroic fantasy façon GOT par-ci, de la comédie par-là, de l’aventure par-ci, du drame par-là, de l’absurde par-ci…). Le film ne trouve jamais réellement la bonne tonalité, trop occupé à raccrocher tous les wagons ensembles. On se retrouve ainsi avec une narration parfois hasardeuse, des scènes trop longues, d'autres qui sont en trop voire certaines transitions étonnement absentes. Comme si le film à vouloir trop montrer, finissait par ne plus rien raconter.


Rien de rédhibitoire, les fans seront pour la plupart au rendez-vous du prochain opus, les profanes pour la plupart auront fui depuis longtemps. Mais pour ma part, j’espère voir enfin les films s’émanciper de la série, développer leur propre identité, peut-être avec moins de comédie et plus d’aventure. Bref, suivre une vraie quête épique vers ce graal inatteignable et laisser la farce nous emporter avec elle.

GuilhemEvin
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le 4 août 2021

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Guilhem Evin

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