Cinéma burgonde

J’avais commencé à écrire un truc super long, mais je me suis un peu perdu, j’en ai eu marre, j’ai tout effacé et je vais partir sur nettement plus laconique.

En passant au format film, le père Astier a vu son budget décuplé j’imagine. Il a eu le droit de filmer plusieurs fois la même scène sous différents angles, différents cadrages, etc.

Et le pauvre ne sait pas quoi faire de tout ce pognon, de toute cette liberté. Alors, il se dit, j’imagine, je vais faire plein de plans pour chaque scène, et au montage, on fera un truc super méga délire, fastoche le cinéma !

Sauf que non, ça marche pas comme ça, même le cinéma supposé humoristique. Il faut insuffler un rythme pour que ça fonctionne. Et non pas sortir sa tronçonneuse, et enchaîner pendant deux heures les plans d’une seconde, le plus souvent très moches, sans but, sans cohérence, sans suite dans les idées. Les saillies drolatiques sont presque systématiquement gâchées par cette frénésie. La laideur de chaque scène dépasse l’entendement. Les personnages monologuent un par un en gros plan, et ils n’ont pas le temps de finir leur tirade qu’on change de plan. Ça s’enchaîne bruyamment, brutalement, dans une espèce de logorrhée sans cesse renouvelée . Clin d’œil aux connaisseurs : en fait, c'est du cinéma burgonde.

Je me trouvais dans une salle assez remplie qui semblait au début toute acquise à la cause Kaamelot… ça a rigolé un peu au début, et puis plus jamais.

Malheureusement, il n’y a pas que ça. Car la réalisation grotesque ne fait qu’enfoncer un peu plus le film dans le néant, qui s'y trouvait déjà jusqu'au cou en raison d’un scénario digne d’un épisode des Télétubbies. Qui cherche à donner un peu de profondeur à ses personnages principaux à travers des scènes confondantes de niaiserie.

Bon, j’ai dit que je faisais court, j’arrête, ce film est une bouse, voilà, d’ailleurs y a Clavier dedans...