Ce film qui signe le retour d'Arthur Pendagron sur l'île de Bretagne, et le passage du petit au grand écran pour la série Kaamelott du réalisateur, acteur et scénariste français Alexandre Astier, est quelque peu décevant.
Il est certes agréable de revoir la plupart des personnages de la série, et pour certains leur évolution depuis dix ans, avec leurs relations au minimum rogues dans un humour désormais culte, puis des moments dramatiques sachant marquer le récit pour le faire avancer, et très bien accompagnés par la musique d'Astier. Le passage à une plus grande échelle est aussi appréciable pour les décors, les costumes (pas tous, certains jurent quand même avec l'esthétique générale de Kaamelott, comme ceux de Lancelot et des mercenaires saxons), et les effets spéciaux.
Cependant, le scénario du long-métrage est bien trop bancal. Il est tout d'abord appesanti par un fan service, devant exposer un maximum de personnages et de références en deux heures. Cela fait alors disparaître sans explication des protagonistes, devenus pures fonctions scénaristiques, ou empêche le développement de ceux qui restent et de l'intrigue puisque cela prends du temps à l'écran. Ainsi, reviennent souvent deux questions au cours du visionnage : « où est passé Untel ? » et « quelles sont les motivations d'Arthur ? ». De plus ce qui nuit au développement du récit, c'est que le film reste en réalité sur le format d'un enchaînement de saynètes, comme une compilation d'un livre de Kaamelott, et visiblement pour le rallonger il est ponctué de nombreuses scènes de drama résolues dans la foulée, donc inutiles, et de plus en plus ridicules vers la fin.
En ce qui concerne le niveau des acteurs, sorti de la distribution originale il est très inégal, et même parmi la « vieille garde » certains retours sont agaçants, comme le duo Perceval/Karadoc dont la plupart des scènes sont fainéantes à base de colères outrées et de torrents d'insultes.
Et si les moments dramatiques sont bien tournés par Astier, ce dernier n'arrive pas à maîtriser les scènes d'action alors qu'elles sont importantes, en raison du changement d'échelle du récit avec le passage sur grand écran et du conflit narré entre Arthur et Lancelot.
Il est donc dommage que malgré les douze ans entre la fin de la série et ce long-métrage, il y est autant de scories couvrant les qualités de Kaamelott et les pistes intéressantes lancées par cette nouvelle aventure.

Paul_Rigaud
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le 30 août 2021

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