Alors voilà ! Ca y est. Je sors de deux séances de KV1. Du tant attendu KV1.
La première au Pathé Wepler à 20h, troisième rang immergée dans l'image, la couleur et la musique.
La seconde au Grand Rex en Grand Large, dernier rang à l'étage, vision panoramique et grandiose.
Bref, je viens de passer une soirée qui me laisse pleine de mélodies, d'images merveilleuses.


Les costumes sublimes sont des dialogues en soi se répondant par la coupe et la couleur ; les décors sont fantastiques ; la parole juste et nuancée ; quant à la musique elle est un ravissement, que j'ai découvert il y a quelques mois déjà, et prend toute son ampleur symphonique illustrant le récit. Les dialogues sont écrits comme une partition où tous les rythmes comptent y compris les silences.


KV1 est un film émouvant et poétique, drôle certes, voire politique.


Ce qui suit risque de s'apparenter à des spoilers, en tous cas des défloraisons de l'histoire, j'y mets tout ou presque de ce que j'ai gardé comme ça à chaud.


Si je ne devais retenir qu'un trait de chaque characters, je dirais que :
Arthur est définitivement très très dépressif, mais il se rapproche de la Légende et de l'Amour courtois dans une splendide scène que même ici je ne veux pas décrire où tel un Cyrano silencieux... Et notre Roi mélancolique n'a pas été délivré de son appel de la mort sublime au sein, avec, son édifice ;
Perceval est devenu le guerrier toujours loyal, mais violent et déterminé de la Légende ;
Karadoc a toujours comme objectif le plus gros Kroc du monde, après tout un sandwich à seize ingrédients ne devrait-on pas pouvoir reconnaître ;
Leodagan, dont on apprend qu'il a une soeur et pas des moindres, a momentanément perdu de sa superbe sanguinaire, à cause du jardinage, mais le véritable objet de ses passions demeurent les catapultes le font vraiment vibrer ;
Dame Seli est la maîtresse femme de Carmélide toujours aussi déterminée ;
le Duc d'Aquitaine est toujours un galant homme qui a tout de même appris des leçons arthuriennes ;
Loth fait toujours des phrases et parle toujours le latin, parfois trop à propos ce qui le déroute, mais "Delenda Carthago, c'est con" ;
Merlin est devenu cartographe et intellectuel, puisque séparé de Père Blaise demeuré auprès de Lancelot n'est plus là pour écrire la Légende ;
Dame Mevanwi devrait encore progresser, dans les prochains volets de la saga, sur la voie non pas de la "mocheté" mais de l'intransigeance et de la vengeance ;
le Roi Burgonde toujours faible en vocabulaire breton est désormais martialement actif ;
Guethenoc, Roparzh et Belt portent toujours haut la voix de la résistance, alors que le Tavernier en trace la voie ;
quant à Guenièvre, elle a gagné en épaisseur et plus belle que jamais...


Le format long métrage, suivant le Livre V et la fin du Livre VI, ne permettait pas la franche rigolade, et KV1 se présente comme une alternance chromatique et bien tempérée de moments de vraie comédie, servie par des comédiens prestigieux et des moments de drames profonds servis par d'aussi talentueux comédiens. Et parfois ce sont les mêmes.
Il m'a semblé que la prépondérance de la magie était plus grande, et circonstanciellement étonnante : une bassine de bain de pied pour faire de l'hydromancie par exemple.
Autre magie de l'écriture, laissant une traînée de mystère parmi les personnages qui apparaissent et disparaissent sans que l'on sache dans quelle dimension ils sont emportés. Les lieux sont hantés et les characters aussi.


Alors qu'Arthur, à nouveau pris dans les rênes de la manipulation de Lancelot, et l'ayant épargné dans une contre-plongée immersive (et en Grand Large "ça fait claaaasse", jette encore une fois son Excalibur avant de faire de la forteresse son tombeau, c'est la fille de Karadoc et Dame Mevanwi qui la récupère du bout des doigts à la façon d'une possible Antigone.


Une nouvelle enfance d'Arthur à Rome nous est proposée, qui promet des développements "politiques" dans l'avenir.


Quelques perles de dialogues me sont restées je ne peux pas les citer toutes et sorties de leur contexte, elles ne parleront, je pense, qu'aux aficionados du monde étendu de Kaamelott.




La guerre est un salsifi.



par acquit de confluence



Mare au canard



On est assiégé / j'ai pas dit qu'c'était une bonne nouvelle




Quelques hommages dont le plus criant me semble-t-il est, à Belmondo, dans la rencontre entre le fils de Roparzh amoureux de la fille de Karadoc et Mevanwi quand celui-ci conclut en disant à sa future belle-mère "j'ai été positivement charmé"


Mais la question qui demeure en suspens est celle que pose Horsa, un bol en bois d'olivier (j'imagine) à la main, à Arthur, accompagné de Perceval



Alors la quête du Graal on la commence quand ?



Et surtout ne partez pas avant la fin du générique !

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le 21 juil. 2021

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Agyness-Bowie

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