Franz Kafka, eu égard à ses écrits et à sa renommée, n'est pas tout à fait l'exemple que l'on choisirait en premier pour symboliser l'idée d'un joyeux drille. Le film de Judith Kaufmann et de Georg Maas a pour mérite principal de dépoussiérer l'image de l'homme, sinon de l'écrivain, dans l'ultime année de sa vie (oui, cela va au-delà d'un dernier été). C'est la métamorphose... amoureuse de Kafka, sans aucun procès ... d'intention, auquel nous assistons, avec une jeune femme dont le nom de Dora Diamant (jouée par la remarquable Henriette Confurius) raconte déjà toute une histoire. Voir Kafka enfourcher une moto, offrir des fleurs ou ... éplucher des pommes de terre n'est assurément pas ce que l'on attend pour caractériser l'auteur de La colonie pénitentiaire. Si on le voit peu au travail, ses démêlés avec sa famille sont bien présents dans le film, de même que la progression de sa maladie. En revanche, sa relation sentimentale avec Dora reste dans un registre purement romantique, accentué encore par le peu d'audace de la mise en scène. Pourtant, entre l'écrivain au monde intérieur particulièrement agité et sa dernière compagne, future militante communiste de culture yiddish, nul doute qu'il y avait matière, dans la République de Weimar, à des dialogues un peu moins conventionnels.