Film monumental du monumental Kurosawa, tourné entre Dersou Ouzala et Ran, voici une curieuse histoire de double dans le Japon du XVIe siècle livré aux clans rivaux. Le seigneur Shengen, le plus impitoyable et le plus cruel de tous, se voit présenter un parfait sosie de lui-même À partir de là, va se dérouler une variation sur l’identité avec un double venant peu à peu en position d’identification à son modèle au point de tomber lui-même dans le piège. Le film est long (2 h 30), lourd et souvent immobile, à l’image du symbole annoncé du seigneur (la montagne). Kurosawa nous livre au gré de son génie de sublimes pages de cinéma (les dix premières minutes, la bataille finale notamment) mais au total, on a une œuvre un peu décevante où le propos semble ne pas avoir été exploité autant qu’il l’aurait mérité et où le maître se laisse trop souvent aller à la facilité de sa virtuosité. Constatons donc que même les plus grands ont droit à la paresse de temps en temps et ne retenons pas ce Kagemusha comme un film majeur de Kurosawa.
Maqroll
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le 14 juil. 2013

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