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[...] Il est ouvertement question du temps dans le film de Bi Gan, que l’on n’arrive jamais à saisir parce que la caméra se pose en son centre et le distend à sa guise. [...] Si par essence, le temps est évanescent, l’ambition évidente de Bi Gan est de lui adjoindre une certaine matérialité, que le spectateur puisse comprendre qu’un road-movie aux contours réaliste peut très bien offrir de l’espace à une poésie du temps. Kaili Blues est sans conteste un film où l’on doit accepter de se perdre. Il convient d’accueillir son étrangeté et sa dimension cryptique pour espérer saisir l’ambition d’un réalisateur qui dessine là les contours d’une carrière brillante. [...] Chaque rencontre et passage de flambeau est le moyen d’aller de l’avant ou de régresser, de décider de ce que l’on veut devenir. [...] Poétiques et surnaturelles, la rigueur et la liberté technique de Kaili Blues sont l’une des plus belles choses qu’on verra cette année au cinéma.