Au visionnage j'ai pensé à un amateur débutant dans la réalisation : mise en scène, dialogues, décors allant vers le minimaliste. Un coup d’œil vers la filmographie de Kiyoshi Kurosawa ( vu Shokuzai ) me donnera l'occasion de me remettre en question sur la vision du long-métrage. Le monde parallèle, si mince entre les vivants et les morts, n'est qu'une illusion pour nous emmener vers un constat social alarmant. Une idée ( film datant de 2001 ) en avance sur son temps lors qu'internet commençait tout juste à s’envenimer dans nos foyers. Les effets pervers se font sur la durée mais l'histoire s'applique sous forme virale. La solitude est constante (Tokyo sans vie, des critiques donnent l'exemple du traumatisme d'Hiroshima et de Nagasaki ) et le contact humain est déprimant ( l'effet « Otaku »). La narration est lente et déroutante. La bande son/ le bruitage donne le rythme aux plans figés. La mort à une représentation calme, parfois poétique et morbide. L'éclairage est particulier ( représentation de l'horreur made in japonais ; je trouve qu'il y a des faux airs à la Silent Hill ) comme l'effet spectral sur les murs et la démarche saccadée des spectres. Kaïro force un regard pessimiste d’une jeunesse nippone ( on peut le voir à grande échelle : internet est un virus mondial ) en déclin par l’obnubilation technologique et le traumatisme de son passé. C'est biiiiiien triste !