De deux choses fractales, l'une et demie: soit ce film est un drôle de rêve réalisé grâce à une intervention humano-divine; soit ce film est le premier d'une nouvelle nouvelle nouvelle vague du cinéricaindépendant; soit ce film est celui qui signe le décret déclarant la fin du système patriarcal, auquel cas, c'est la fête. Partout. Sur tous les continents.
Et à vrai dire, rien n'empêche qu'il soit les trois à la fois, voire un peu plus. Seule sa réalisatrice, Miranda July, le sait / l'espère / le rêve. (Et je vais de ce pas aller voir ses deux précédents films, Me & you & everyone we know, et The future - just in case they're half as good).
En tout cas, Kajillionaire est inattendu, dérangeant (au bon non-sens du terme) sans qu'on sache trop pourquoi ni comment, attachant mais pas collant (Evan Rachel Woods est illusionnesque jusqu'à la pétrification corporelle ultime), émouvant mais pas larmoyant, ni grotesque ni sublime et pourtant toujours un peu entre les deux.
Et surtout, surtout: ça ne ressemble à personne d'autre. Et ça, ça, mes gaillard/es, c'est primordial.
Bref: espérons que ce bijou brillera encore longtemps dans le noir de notre brexistence consommactrice et ne sera pas oublié, comme le furent tant d'autres (je ne sais pas pourquoi, là, je pense à MIRACLE MILE, de Steve de Jarnatt).
Enfin, c'est un film qui rejoint la liste de plus en plus longue des films qui disent / montrent / expliquent que l'avenir de l'espèce humaine ne passe pas par les hommes.