Ce film de barbares et de fantasy est très bien, mais la VF a encore fait n'importe quoi pour le titre : voyant que y avait Schwarzy, et qu'il était très populaire depuis Conan le Barbare, elle a décidé de renommer le film en Kalidor, la légende du talisman alors que ce dernier n'est même pas le personnage principal.
Pour la dernière fois, c'est Red Sonja le vrai nom du film. Red Sonja est aussi une superbe création de Robert E. Howard : c'est une guerrière rousse capable de rivaliser avec Conan. Par contre, c'est peut-être pas la meilleure adaptation de Sonja la Rousse (cette dernière étant plus connue dans le monde des comics à cause de son bikini en métal).
Le film Red Sonja reste un excellent long-métrage, de par son esthétisme, ses effets spéciaux datés mais fait main, son univers de fantasy et sa musique signée Ennio Morricone. On est loin des mauvais films de barbares avec pour seul héros un type tout en muscle se tapant des femmes faibles et dévêtues comme dans cette bouse de Deathstalker.
Non, Red Sonja est bien l'héroïne du début jusqu'à la fin : elle se bat contre les troupes d'une reine-sorcière (Gedren) qui veut conquérir le monde - Of course ! Défigure cette dernière, est formée par des samouraïs de l'époque hyperboréenne (+ 1 point pour la diversité version badass), tue et décapite des pillards et les troupes de Gedren assez facilement et bat Gedren en combat d'épée singulier.
Rare sont les fois où elle a effectivement besoin de Kalidor (qui semble avoir été rajouté uniquement pour surfer sur le succès de Conan et attirer le public, comme si une Red Sonja badass suffisait pas). Ce qui fait que le film à des allures de Conan le Barbare 3 minimisant parfois le rôle de Sonja.
Et pourtant, même la bande-annonce américaine, souvent décriée en général comme raccoleur ou sexiste, s'avère ici en fait moins sexiste et racoleur que la bande-annonce française (bien qu'elle sous-entend aussi que seul Kalidor peut être le mâle alpha pour se la pécho).
Et encore, quand vient les duels Kalidor/Sonja... match nul, parfaite égalité et consentement au sein du duo et potentiel couple. Aucun n'arrive à battre l'autre ou tombe facilement dans la romance bas de gamme (contrairement à ce que laissent présumer les trailers).
Même si Brigitte Nielsen ressemble à une version méga améliorée de Kristen Stewart et qu'elle semble ne pas savoir où regarder parfois (au début, avec ce spectre qui donne à Sonja la "force" - qui est ce spectre, d'ailleurs ?), et qu'il est sous-entendu que Gedren est une lesbienne diabolique confondant détruire et contrôler le monde, le film est plutôt bon contrairement à ce que dit le Nostalgia Critic (oui monsieur !)
Même les personnages du prince-enfant thaïlandais hyperboréen et de son garde du corps obèse tuant les gens à coups de gros os (+ 1 autre point pour la diversité badass) sont géniaux. Le gosse-prince est certes chiant au début, mais il devient marrant puis sympa avec l'avancée du film.
C'est sûr que c'est pas aussi bien que Conan ou Krull, mais Red Sonja reste plus épique (et toujours moins stupide que Les Barbarians). Pour ma part, j'ai aimé ce film pour ses codes mélangeant années 80 et fantasy. Je recommande rien que pour le plaisir d'avoir un film avec une héroïne badass comme Ripley de Alien.
P.S. : Dans la critique de Spoony sur Les Barbarians que j'ai mis en lien, vous noterez que l'un des gardes a exactement le même costume que ceux de Gedren qui portent le Talisman vert dans Red Sonja. Coïncidence ? Je ne pense plagiat...
P.P.S. : Un autre bon point pour la scène où la sœur de Red Sonja se bat avec d'autres prêtresses-guerrières contre les troupes de Gedren. Même si elles sont battues, dépassées par le nombre d'ennemis, elles font beaucoup de victimes à l'aide de techniques badass de combat avant d'être emprisonnées dans un puits. Voir le puits se refermer lentement sur elles alors qu'elles crient de peur et de désespoir est traumatisant et donne une dimension plus dramatique au film.