Kalidor ou Red Sonja s'est plutôt bien vendu à l'époque, avec son affiche trompeuse vantant les muscles d'un Arnold qui n'a ici qu'un second rôle, un gentleman charmeur bien incapable de boxer le moindre chameau. Pourtant, tous les ingrédients de Conan sont bien là et, avec de l'habileté, Richard Fleischer (Conan le Destructeur) aurait même pu en faire un très bon Spin-off.
Je me souviens l'avoir plutôt apprécié à sa sortie en 1985, je n'avais que 13ans, et le film m'avait diverti. Avec le recul, l'ensemble est bien trop naïf et prévisible, les dialogues et jeux d'acteur très limités. Un sentiment de gâchis surnage avec une chorégraphie à la limite du ridicule. Les costumes dorés et les décors en carton pâte sont plutôt honnêtes mais grossiers et si la plupart des scènes tirent vers la série Z, on s'amuse quand même, mais gentillement, sans virulence, alors que quelques têtes tranchées pouvaient augurer un peu plus d'audace.
Le meilleur passage reste la scène d'introduction, où Schwarzy galope dans les steppes sur un thème enjoué et entraînant, celui d'Ennio Morricone, dont l'excellente musique, quoique parfois mal employée et répétitive, est de loin, l'atout majeur du film... Ou alors, les formes sculpturales de Brigitte Nielsen, ici à son apogée, mais qui joue comme ses pieds même si ses jambes donnent le vertige ! Le gamin asiatique et son sbire qui cabotinent sans arrêt demeurent rédhibitoires et fait pencher la balance vers le nanar... Un joli pétard mouillé à l'italienne qui clôtura le volet Heroic Fantasy d'Arnold, alors que tout le monde espérait enfin King Conan.