Petit film allemand cyberpunk ouest-Allemand de W. Gremm, totalement kitch et déjanté, reposant sur une intrique absurde, qui tire ses marrons du feu, d’une satire intemporelle des médias, et du terrorisme (post guerre 45), tout cela vomi continument dans un décor néo moderne des années 80.
C'est incarné par un Fassbinder en chair et os, et rétrospectivement en fin de carrière.
Il allait quitter la RFA, dans un contexte non neutre, la bande à Baader démantelée était en prison, il préparait le tournage de Querelle, il est mort peu de temps après, à l’âge de 37 ans.
C’est assez impayable de le voir évoluer en costume, flingue et mercedes léopard de tarlouze. Incorruptible flic il est dit, sauf pour l’alcool, banni comme les légumes, de cet univers rétro futuriste. Bedonnant, il trimbale son cynisme et sa fatigue, s’en remet à sa bagouse lubrique comme preuve fatale, quand il ne se confie pas à un horoscope vocal crachant ses poumons…
C’est inspiré d’une nouvelle de P. Wahloo (meurtre au 31e étage), et rythmé par la musique pop électro de E. Froese (maître de ex Tangerine dream).
Les dialogues sont truculents mais souvent décousus, le décor ringardisé ou vulgaire, ce qui est surtout convoqué, c’est la décadence paranoide de la société toute puissante de l’Euro trash, sky line bombée, hors sol désinfecté, où s’épand le chaos relationnel et un suicide inopiné…